
Est-ce le bon départ ce coup-ci ?
Nos affaires étant prêtes, il nous faudra peu de temps pour tout remettre en ordre dans kokopelli au matin de ce 19 juin et quitter ce petit village où la nuit fut très calme. Nous nous présentons donc à 9 :30 au guichet d’entrée du Terminal 1333.

La personne nous réclame nos passeports, notre document du bureau de l’immigration. Il s’en va un instant et revient en nous souhaitant ‘bon voyage’ avec un sourire et nous indique la direction pour atteindre le quai du bateau ‘Grande Buenos Aires’.
Nous commençons alors un véritable combat entre croisement de voitures roulant à vive allure, engins de levage de containers, camions remorques et voitures ‘béliers’. Tout ce petit monde sort de partout et de nulle part. Si la limitation de vitesse est de règle en dehors du Terminal, ici rien n’est indiqué, c’est le premier qui passe…une sorte de loi de la jungle mais malgré tout il n’y a pas d’accrochages.
Bref n’étant pas si pressés dans notre déplacement, nous redoublons de prudence et de courtoisie mais surtout pour éviter que kokopelli soit heurté ….
Soudain une voiture munie d’un gyrophare nous intercepte et son occupant nous fait signe de le suivre pour la pesée du véhicule. Aïe, nous allons y avoir droit….le PTAC de kokopelli est de 3.5 T mais chargé comme il est, il doit plus approcher les 3.8 T. Bref, pas le choix que de le suivre sans contester….
Il nous ramène au poste d’entrée du Terminal et le jeune homme qui nous avait souhaité ‘bon voyage’ un instant auparavant est surpris de nous revoir dans le sens de la sortie du Terminal ! Sur le ton de la plaisanterie je lui dis en anglais que le voyage a été de courte durée…. Après un échange de rires, je lui explique que la voiture de derrière avec le gyrophare demande à ce qu’on soit pesé. Le jeune homme prend alors son talky et semble discuter avec les personnes de cette fameuse voiture.
Il nous dit dans un mélange de ‘français-belge-néerlandais’ que nous pouvons aller au bateau et qu’il a tout arrangé. Nous le remercions et avec la tête haute nous repassons devant la voiture au gyrophare avec une certaine fierté mais aussi rassurés de ne pas subir cette étape de pesée de kokopelli.
En sinuant à travers des ‘immeubles’ de containers empilés, nous arrivons devant le bateau ‘Grande Buenos Aires’, un bateau de 220 m de long !
Nous garons notre véhicule au pied de la rampe d’accès et apercevons un cortège de voitures béliers qui poussent des voitures à vive allure jusqu’à l’intérieur du navire. Ces voitures béliers sont des sortes de 4*4 et équipées de ‘bouclier’ à l’avant avec de vieux pneumatiques.
Elles poussent des véhicules ‘usagés’ sur lesquels il est indiqué ‘Conakri’. Nous nous demandons si le bateau ne fera pas finalement un détour en Afrique… Un agent nous recommande de mettre notre gilet de sécurité ‘fluo’. Nous voici déguisés en play-mobil, nous allons à pieds sur le haut de la passerelle pour savoir à quel moment nous devons rentrer kokopelli.
Une équipe de ‘crew’ italiens est présente et vient nous voir, des échanges en anglais et en italiens vont bon train nous souhaitant la bienvenue. Nous pouvons monter kokopelli à bord dès à présent. Il est difficile de savoir exactement sur quel pont nous ‘abandonnerons’ le véhicule, le bateau disposant de 12 ponts. Un philippin dénommé ‘Dani’ nous aidera à monter nos bagages dans notre cabine 1213.
A notre arrivée, nous découvrons une chambre assez spacieuse équipée de deux lits bas séparés par un chevet. Un large hublot apporte de la lumière et de l’aire frais à ce petit studio. Une commode vient en complément et une salle de bains avec toilettes.
Nous prenons place et les tiroirs sont vite occupés. Nous prenons conscience que cet espace sera notre ‘chez-nous’ durant le mois de traversée et sommes contents d’avoir suivi le conseil d’Erick (Boulegon.fr) pour le choix d’une cabine avec hublot. Une lumière naturelle est plus appréciable qu’une lumière artificielle.De plus cela permet de regarder le paysage.
Ne sachant pas au départ notre heure d’embarquement nous avions prévu un pique-nique qui ne nous servira pas. Nous sommes à bord et nous sommes conviés à prendre notre premier repas car il est 11:00….. oui oui j’ai bien dit 11:00….
La salle de repas du mess est agréable, spacieuse, les tables sont dressées de nappes blanches et de plusieurs couverts. La vue sur l’eau donne l’impression d’être dans un restaurant en bordure de mer. Nous déjeunons en présence des officiers de bord en uniforme, les échanges sont sympathiques. On apprend vite à s’appeler par son prénom. Que dire du lunch servi sinon qu’il est complet et copieux ! En quittant le salle, nous faisons connaissance avec le cuisinier, un véritable italien, souriant et content d’être à ses fourneaux.

Il nous indique que nous sommes les seuls passagers embarqués à Anvers et nous demande ce que nous aimons au petit déjeuner….Nous confirmons ce que d’autres connaissances nous avaient confié, nous avons le sentiment que nous allons prendre des ‘kilos’ durant cette traversée.
Un officier nous fait ensuite la visite de certaines pièces comme le salon, une large pièce équipée de fauteuils, de jeux de société, d’un baby-foot et d’un écran télé. Ensuite nous visitons la salle de sport avec table de ping-pong, rameurs, vélo électrique. Pour finir nous découvrirons la salle ‘laudry’ où sont alignées des machines à laver le linge et séchoirs.
Nous occupons notre après-midi à contempler l’activité sur le quai et sommes surpris du rangement ordonné de tous ces containers. Une grue assure le chargement de containers sur le pont supérieur. Ce travail est d’une grande précision et les containers une fois empilés sont solidarisés. Le fait de faire ce voyage en bateau apparait comme une chance unique de découvrir l’activité des dockers. En se baladant sur le pont, nous observons aussi au départ d’autres bateaux tirés par des remorqueurs.
Le temps d’aller faire une partie de ‘ping-pong’ et de s’amuser au tapis de course électrique l’heure du repas est là. En effet les horaires des repas sont des heures de prédisposition à une maison de retraite…. Repas du midi 11 :00 et le diner servi à 18 :00.
La seule flexibilité concerne le petite déjeuner servi sous forme de self de 7 :00 à 9 :00.
Au cours du repas, un officier de bord viendra afficher la feuille de route au tableau situé dans la salle du mess. Nous apprenons qu’après l’Espagne, le bateau passera par l’Afrique avec une escale à Conakri, capitale de la Guinée avant de traverser l’océan pour atteindre le Brésil.
Nous poursuivons notre soirée à contempler l’activité lorsque nous apercevons que le bateau relève la rampe de circulation des véhicules.
Peu de temps après un remorqueur approche à l’arrière du véhicule. Le bateau lèverait-il l’ancre plus tôt que prévu. Oui, la cheminée fume de plus en plus et le remorqueur tire le navire pour l’extraire de la bordure de quai. Ca y est, nous partons… il est 19:00.
Le bateau suit un long chenal jusqu’à une écluse avant de poursuivre sa route en direction d’Hambourg (Allemagne).
Epuisés par les évènements du jour, nous attendons le coucher su soleil et regagnons notre ‘chez-nous’.