de Conackri à Vitoria
- Jo et Sylvie
- 10 juil. 2018
- 5 min de lecture

Le 04 Juillet :

Lever sous un ciel gris et une pluie forte. Nous ne pouvons pas toujours être gagnants et avoir un beau soleil sur une mer bleue et calme tous les matins.
Le ciel est très chargé en nuages, de l’eau ruisselle sur la vitre, la mer est agitée et de couleur foncée…. Apparemment aucune éclaircie ne pointe à l’horizon. C’est dommage car après cette récente interdiction de se rendre sur le pont supérieur, nous aspirions y faire un tour histoire d’élargir notre espace de promenades.
Tant pis, la journée n’est pas finie et allons en profiter pour avancer notre apprentissage de l’espagnol.
Après cette heure studieuse, nous allons à notre pratique de sport dans la salle de sports et visionnons un film tout en faisant du vélo d’appartement.
Il approche 11 :00 et nous réalisons une fois encore que le temps passe vite et que nous n’avons pas vu passer la matinée.
Au cours du déjeuner, le commandant de bord nous informe que nous changeons de fuseau horaire et qu’il faille reculer d’une heure. Cela donne 3 :00 de décalage avec la France.
Le 05 Juillet :

Lever comme à son habitude…. Journée ensoleillée mais avec une mer moyennement agitée.
Après le petit déjeuner, nous montons sur le pont supérieur mais il y a beaucoup de vent et la mer devient de plus en plus agitée. Nous jetons un rapide regard sur l’avant du bateau qui semble plonger pour se relever ensuite et ainsi de suite. On imagine les voiliers qui osent naviguer en haute mer…

Juste avant de quitter le pont supérieur, nous apercevons une nuée d'oiseaux, ce qui semble étrange au milieu de nulle part. En fait voici des poissons volants qui sans doute dérangés par l’arrivée du bateau préfèrent changer de place. Ils volent en ‘ricoché’, changeant de direction sans cesse pendant une trentaine de mètres avant de replonger dans l’eau. Il sera très difficile de photographier ce moment-là, ils se déplacent beaucoup trop vite…
L’après-midi, nous interrompons notre apprentissage d’Espagnol pour aller dans la salle de commande. C’est un moment particulier et inoubliable que nous allons vivre.
Nous quittons le 0°00’00.00’’N pour passer au 0°00’00.00’’S.
Bref nous voici dans l’hémisphère Sud et venons de passer l’Equateur, il est 15 :42 heure locale alors qu’il est 18 :42 en France. C’est un évènement marquant dans cette aventure. Nous immortalisons ce moment en présence de nos amis Suisses, photos avec le Commandant qui du reste aurait pu revêtir sa chemise blanche pour l’occasion et enfin avec Georges, l’officier cadet.
Nous passerons une bonne partie sur le pont, la vue sur l'horizon est reposante. Le bateau avance à un équivalent de 30 km/h mais il faut parfois se couvrir contre le vent.
Le 06 Juillet :

Nous sommes invités à visiter la salle des machines. Le rendez-vous est pris pour 10 :30, l’appareil photo est bien sur prêt, batteries chargées !
C’est dommage que les explications soient données en italien. Nos amis Suisses parlent Italiens mais ce n’est pas notre cas à l’exception de quelques mots.
Nous nous équipons du casque et de protections auditives. Pierro Lucca, 2° cadet est chargé de nous faire cette visite.
En entrant dans la salle des moteurs, on ressent une très forte chaleur. Nous apprendrons plus tard que le température est de 47°C en permanence. Nous traversons la salle de régulation où des écrans et automatismes gèrent en permanence tous les organes moteurs.
La salle de régulation est en liaison directe avec le poste de commande du pont supérieur. De la salle des moteurs nous passons devant les alternateurs puis devant les refroidisseurs. Il y a aussi une pièce servant d’atelier pour réparations ainsi qu’un magasin de pièces de rechange.
Passé ce véritable ‘Norauto on board’, nous arrivons devant le point le plus marquant de la visite : l’axe qui mène à l’hélice de diamètre impressionnant et qui passe devant nous nous une passerelle.
Quelques chiffres remarquables, le bateau à vide fait environ 19000 tonnes et chargé dans sa totalité, il peut atteindre les 52000 tonnes. En capacité de gasoil dont le plein a été fait à Hambourg, le bateau possède 1900 m3.
Au cours du déjeuner, nous apprenons à nouveau que nous devons reculer nos montres encore d’une heure. Nous voici à présent à 4 :00 heures de décalage avec la France.
Nous passerons l’après-midi entre sport avec projection d’un film, puis baby-foot et repos….il semblerait que nous ne soyons pas les seuls à se reposer.....:-).... puis vue sur le coucher du soleil.
Le 07 juillet :

Jusqu’à présent, nous ne nous sommes jamais vraiment plaints du mouvement du bateau. Aujourd’hui ce sera le cas….
Nous sommes encore à quelques 900 kms du point le plus proche du Brésil et la fin de la nuit a été comment dire bien marquée par un balancement de gauche à droite puis de droite à gauche.
Au réveil, nous constatons que de grosses vagues qui viennent croiser et embrasser la coque du bateau. Le ciel est nuageux pour l’instant mais il ne fait pas froid du tout.

Nous laissons Dani faire l'entretien 'express' de notre cabine et allons sur le pont.
Sur le pont nous fixons la tête du bateau qui monte et descend ensuite.
Le commandant nous explique que cela s’appelle le ‘pitch’ et qu’actuellement il est de 6 mètres. C'est-à-dire qu’il y a 6 mètres entre le point le plus haut et le point le plus bas des vagues. Rien de bien inquiétant selon lui habitué à naviguer en haute mer soulignant que ces creux peuvent aller jusqu’à 24 mètres. C'est rassurant avec ironie !
Le ciel devient de plus en plus menaçant et une fine pluie débute. Ce sera un plus car cette pluie aura le mérite de laver les passerelles et le pont supérieur. La suie dégagée par les 4 cheminées se dépose sur le sol. De plus le simple fait de tenir une rampe rend les mains poisseuses d’un mélange d’humidité et d’eau de mer. C’est sur que nous ne sommes pas dans un bateau de croisière avec piscine, sauna ou salle de danse mais nous restons encore enchantés de cette expérience unique de notre vie que nous sommes loin d’oublier.
Au déjeuner, tout bouge dans la salle de repas, les rideaux des hublots s’agitent, les flacons d’assaisonnement disposés sur les tables semblent jouer du morse.
Pour la première fois du voyage, Sylvie ressentira le mal de mer.
Nous passerons une bonne partie de l’après-midi en cabine à visionner films, lire et repos.
Les parties de baby-foot sont à l’honneur.
Coucher de soleil sur l'atlantique avec des couleurs chaque fois différentes.
08 Juillet :
L’océan apparait moins agitée aujourd’hui.
Nous apprenons que nous reculons encore d’une heure. Ce sera le dernier fuseau séparant France et Brésil, soit 5 :00 d’écart.

Alors que nous promenons sur le pont supérieur, nous rencontrons des mouettes qui suivent le bateau, prêtes à plonger pour capturer un poisson. Leurs présences confirment que nous approchons peu à peu dans cette traversée d’océan.
09 Juillet :
Il y a des jours où on se réveille tôt sans savoir trop pourquoi. Ce décalage horaire qui consiste à reculer l’heure par intervalles de jours doit en être la cause.
Bref, depuis le hublot, nous apercevons une mer qui est redevenue calme. L’horizon commence à prendre une teinte orangé, le lever du soleil n’est pas loin, pourtant il n’est que 5 :00 du matin. Nous sommes en ‘hiver’ en ce mois de Juillet dans l’hémisphère Sud et la température est bonne.
C'est une bonne occasion pour réaliser quelques photos du lever de soleil.
La journée sera unique en souvenirs.....
Nous avons croisé au moins une cinquantaine de baleines.
La surface de l'océan ressemblait durant quelques heures à un véritable champ de mines. Le souffle dégagé à leurs apparitions à la surface de l'eau dégageait une explosion d'eau !
Prochaine étape : Vitoria..... au Brésil
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