
La lagune 'Lagoa de Peixe' se situe toujours dans l'état du Rio Grande du Sud du Brésil. Elle s'étend sur une trentaine de kilomètres avec d'un côté l'océan atlantique et de l'autre côté la laguna Patos.

Pour y accéder, nous allons emprunter un ferry reliant Rio Grande à San José de Norte. La durée est de 30 mn. Nous faisons la queue pour attendre d'embarquer kokopelli à bord. Une personne attirée par le camping-car s'approche et nous demande 'd'où venez-vous, où allez-vous'. On se prête facilement au jeu car au moins une fois par jour nous répondons aux mêmes questions....
Bien sur il ne parle que le portugais qui est la langue ici au Brésil et nous ne parlons pas cette langue mais les échanges sont super. C'est un adepte de camping-car, il connait des endroits où aller, d'autres où se garer. Se idées sont les bienvenues. Il nous laisse sa carte si nous avons des questions. je ne vois pas comment nous pourrons communiquer avec whatsapp mais bon cet homme s'est rendu bien serviable et notre carte routière est à présent chargée d'informations.
Nous entrons kokopelli sur le bac qui est en fait un plateau tracté par un remorqueur. Le port d'arrivée ne présente pas d'intérêt. Nous quittons le village en direction du Lagoa de Peixe.
La route est toute droite, nous traversons des prairies immenses avec des vaches, des chevaux, des oies ainsi qu'une belle tortue qui cherche à atteindre l'autre côté de la route, un serpent quant à lui moins sera moins chanceux.
Nous croisons beaucoup de maisons colorées qui nous obligent à marquer une pause.

Nous arrivons à l'intersection qui nous indique l'accès à la lagune où se trouvent des flamands roses. Le problème est que c'est une piste de sable... Nous décidons de la prendre mais de ne pas hésiter à faire demi-tour en cas de doute...
Nous roulons environ 4 kilomètres lorsque nous remarquons la présence d'un cours d'eau qui traverse la piste. Un véhicule ordinaire passe, une véhicule 4*4 bien sur sans aucun problème.
Mais notre kokopelli comment va-t-il se comporter ? Ce n'est pas le moment de jouer à pile ou face...Il est près de 18:00 et nous préférons renoncer à tenter le passage, faire demi-tour pour trouver un bivouac... Sage décision...
Nous reprenons l'axe principal et stoppons au niveau d'une maison. Nous demandons où nous pouvons trouver un camping où quelque chose de similaire pour 'estancionar' une nuit. L'une des 3 femmes nous propose de placer kokopelli sur son terrain.

L'idée nous plait bien, nous voici entre terre et marécage, pas loin de cette piste de la lagune que nous pourrions explorer à pieds le lendemain et nous insistons pour payer quelque chose. La personne refuse 'catégoriquement'. Les habitants des fermes voisines attirés par le stationnement de kokopelli viennent nous rendre visite.

Lorsque nous avons croisé ces 3 personnes, elles s'apprêtaient à partir faire une petite marche, Sylvie part avec elles tandis que je reste sur le terrain à m'occuper de placer les cales de kokopelli. Dans une dialogue de 'sourd et muet', nous sympathisons beaucoup avec la propriétaire Maria. Nous avons de bonnes parties de rires et arrivons à s'entendre pour faire ensemble le lendemain une marche jusqu'aux flamands roses.... Le départ est programmé pour 9:00.
16 août :
Maria est prête à l'heure convenue. Nous partons à trois en camping-car et stationnons le véhicule au même endroit où nous avons fait demi-tour la veille. La visite du parc est agréable, cela ressemble un peu à la camargue avec ses étendues d'eau et les chevaux qui pataugent dedans sans compter les hérons blancs qui reculent à notre venue.
Malheureusement nous ne voyons aucun flamand rose. C'est un peu comme la cueillette des champignons, on peut y mettre toute la volonté pour les chercher, quand il n'y en a pas il n'y en a pas. Ces flamands ne restent pas toujours à la même lagune, ils se déplacent par groupe et peuvent être sur une autre lagune.

Une voiture nous croise en chemin, Maria semble connaître la personne et discute avec.
Nous montons tous à bord et notre 'chauffeur' fait demi tour dans le sable, nous voici partis en direction d'un autre bras de lagune. Hélas nous n'aurons pas de chance pour voir ces magnifiques oiseaux emblématiques du Lagoa de Peixe.
Nous retournons chez Maria et là grande surprise ! Dans la cuisine d'été des hommes sont réunis autour d'une remorque bâchée déposée à l'entrée de la pièce, derrière eux, deux autres personnes s'occupent d'alimenter un feu de bois dans la cheminée du hangar. Nous échangeons quelques mots et ne voulant pas déranger leur réunion de famille, nous préparons notre départ..... mais 'Non non, nous sommes invités à un assado (grillade) !'
Nous écrivons nos épisodes de notre voyage pour pouvoir tracer un 'livre souvenir' et partager ces décors, ces coutumes que nous traversons. Pour ce qui va suivre et notamment les photos qui vont paraître, âmes sensibles s'abstenir de poursuivre la lecture de cette newsletter, certaines images peuvent 'paraître' choquantes pour certains. Il faut cependant admettre que ce que nous avons connu à l'occasion de ce merveilleux assado n'est autre que ce que nos parents, voire nos grands-parents connaissaient dans le temps...
Une personne retire la bâche de la remorque et à plusieurs, ils extraient des quartiers entiers de viande d'une vache abattue il y a peu de temps.
Aidés de crochets de boucher, les parties de viande sont pendues sur une longue barre métallique.
Fumant le maté, alimentant le feu à bois, occupés à découper les morceaux de viande, chacun avait son rôle dans cette tâche. Aller chercher un morceau de viande tout emballé dans une barquette de polystyrène ne se fait pas ici, la viande on l'a prépare en communauté. Chaque morceau est découpé, rien n'est écarté parmi les différents morceaux. Seuls les os extraits sont donnés aux deux chiens de maison qui attendent sagement en dehors du hangar.
Pendant ce temps, Maria, Teresa expliquent à Sylvie la recette de ce qu'elles sont en train de cuire sur un fourneau à bois. Certains légumes nous sont inconnus comme le chuchu et le manioc.
Il règne une bonne ambiance....
Nous allons avec Maria visiter son jardin et elle nous montre son bananier avec sa production de la saison.

L'assado est prêt, la viande est cuite dessus la chaleur dégagée par la braise puis salée au gros sel. Nous passons à table tandis que derrière nous les autres morceaux de viande suspendus attendent d'être coupés.
Le repas ressemble à un repas de fête et nous sommes heureux de partager ce moment simple de la vie entourant des personnes ayant le coeur sous la main. Nous ajouterons 2 bouteilles de vin appréciés par ces sympathiques personnes.
Le mari de Maria nous propose de rester 3 jours car dimanche ils vont célébrer un anniversaire et sans doute il y aura plus de monde pour festoyer. Nous le remercions et expliquons que nous voulons avancer dans notre périple.
Il sera près de 16:00 lorsque nous quitterons Maria et son mari, échanges d'embrassades, échanges de pleurs même. Bonne longue vie à vous et merci pour ce court séjour dans votre demeure. Maria nous donnera des bananes et des beignets pour la route....
Nous arrivons à Mostardas et trouvons un bivouac.