
31 octobre :
Nous nous arrêtons à Punta Espora (Terre de feu) et avant de prendre le bac pour traverser le détroit de Magellan, nous laissons kokopelli sur un parking pour aller se promener en bordure de mer.
Nous longeons des falaises où nichent des ibis qui dans un cri de colère ne semblent pas trop apprécier notre présence. Plus loin toujours à flanc de falaises nous rencontrons des ‘cormorans cuello negro’ qui se différencient du cormoran classique par le rouge autour de son bec.
Le soir approche et il est temps de retourner au camping-car et de prendre le bac qui va traverser le détroit de Magellan. La majeure partie des véhicules qui embarquent sont des camions et kokopelli semble tout petit parmi eux. Nous avons la permission de pouvoir entrer dans le poste de pilotage et voir s’éloigner derrière nous l’île de la terre de feu. Une page de notre périple dans le Sud de l’Amérique s’achève. Nous profitons d’un beau coucher de soleil pour immortaliser ce moment inoubliable.
Après 20 minutes de traversée, nous roulons jusqu’à Punta Delgada, un tout petit village perdu au milieu de nulle part accessible par une piste. Nous trouvons un endroit où stationner pour la nuit. Tout est calme, très calme même…. Sauf que vers 21 :00 alors que nous regardons un film confortablement installés au lit nous entendons une forte musique en provenance d’une voiture qui semble avoir stationné à notre niveau. Serions-nous en week-end car les Argentins font la fête en fin de semaine ? Mais non ce n’est pas possible, nous sommes mercredi et en plus nous sommes au Chili mais alors que se passe-t-il ?
Je décide de me lever et de tirer le rideau occultant pour mieux comprendre ce qu'il se passze dehors. C’est là que j’aperçois une sorte de char tiré par un gros véhicule 4*4 et dans ce char 8 ou 10 enfants sont debout tous déguisés en Halloween…. Le véhicule passe de rue en rue dans ce village avec une musique à fond.
Dommage que nous soyons couchés, nous aurions ouvert la porte pour donner quelques friandises à ces bambins comme le veut la tradition…Peu à peu le son deviendra plus lointain et nous pourrons reprendre la suite de notre film et passer ensuite une très bonne nuit.
01 novembre :
Notre activité du jour va concerner un parc assez méconnu des guides touristiques mais qui mérite le détour, le ‘parque nacional Pali Aike’.

'Pali Aike' signifie pays du diable en langue Tehuelche est un parc aride qui s'étend sur 50 km².
Après une petite heure de piste et après rencontré des guanacos nous arrivons au poste des rangers à qui nous réglons notre droit d’entrée avec le peu d’argent chilien que nous possédons. Il nous présente le parc et remet une brochure explicative pour notre visite.
Nous continuons la piste à l’intérieur du parc sur 8 kms pour arriver à une lagune : ‘la laguna Ana’. Malheureusement le soleil n’est pas vraiment au rendez-vous. De timides rayons apparaissent mais le ciel reste voilé la majeure partie du temps ce qui ne donne pas la couleur de cette lagune où vivent des flamands roses. Nous sommes les seuls visiteurs du moment et décidons de faire une marche pour essayer de mieux approcher les flamands roses.

Nous rencontrons des autruches, des lapins mais aussi des ossements de guanacos sans doute attaqués par des pumas qui habitent ici. Une partie de la lagune donnant sur le sol Argentin, nous ne souhaitons pas aller plus loin et retournons au véhicule. Profitant des rares apparitions du soleil, nous faisons des photos de ce coin calme et reposant mais restons sur notre faim avec ce manque de lumière.
Nous déjeunons quelque chose de rapide pour mieux profiter de notre journée mais aussi parce que depuis le passage frontière au Chili nous avons peu de provisions.
Nous reprenons la visite. Le parc est situé sur une zone volcanique formé suite à 3 éruptions, la plus ancienne remonte entre 3 et 1 millions d’années, la seconde s’est formée il y a 170000 ans formant le cratère ‘Pali Aike’. La dernière éruption quant à elle date de 16000 à 10000 ans qui est l’origine du ‘crater del Diablo’.
Nous arrivons à ‘Cueva Palia Aike’. Nous devinons les restes de la bouche du cratère et un sentier permet de suivre des falaises de laves pour atteindre une véritable grotte formée par le refroidissement.
Nous partons ensuite sur un chemin long de 8 kms qui traverse d’immenses coulées de laves. Nous avons le sentiment d’être sur la lune, tout autour de nous il n’y a que de la lave. Le chemin réalisé par ces coulées a formé des tunnels de poche d’air enfermé. Nous avons parfois du mal à bien marcher, les cailloux de roches volcaniques ne sont pas vraiment stables.

La poursuite du sentier devient de plus en plus acrobatique, il faut franchir des murs de grosses roches volcaniques, le sol est très abrasif pour les semelles de nos chaussures, nos bâtons de marche ne servent pas vraiment car ils se coincent dans les cailloux pointus, la couleur des roches passent du jaune au noir en passant par le rouge, c’est ma-gni-fi-que et arrivons devant une barrière, point d’observation donnant sur la bouche du ‘crater Morada del Diablo’.
Le chemin indique un autre sentier. Nous nous demandons si nous allons le faire car il s’éloigne considérablement du parking où se trouve kokopelli. Mais le côté mystérieux de toute cette région nous pousse à avancer encore plus. Alors tant pis pour les jambes, nous continuons à marcher…. Nous voici partis pour bien 6 kms de plus.

Après avoir traversé des champs entiers de coulées de laves nous arrivons à ‘Pozos del Diablo’, un immense trou donnant accès comme son nom l’indique à la fausse du diable.
Le ‘monde’ est beau et cette nature que nous visitons nous comble et .....nous effraie un peu !!
Epuisés par les 14 kms de cette journée nous refaisons halte pour la nuit à Punta Delgada.
Prochaine étape : Punta Arenas
Epuisés par cette journée nous refaisons halte pour la nuit à Punta Delgada.