top of page

El Chalten

Photo du rédacteur: Jo et SylvieJo et Sylvie

22 novembre :

Avant de quitter El Calafate, nous nous rendons à une ferreteria qui est un magasin de bricolage. Après des secousses sur les pistes récemment empruntées, nous avons perdu une partie de la visserie de la porte coulissante séparant la chambre de la pièce à vivre. Peut-être allons-nous trouver notre bonheur dans ce magasin et surtout comment vais-je expliquer ce que je recherche….

Pedro s’occupe de moi et me demande de le suivre dans l’arrière boutique. Il me prépare tout un ensemble de vis, de rondelles et d’écrou et me demande d’aller essayer tout çà au camping-car. Je conserve ce qui me parait nécessaire à la réparation et retourne voir Pedro pour lui rendre le reste, nous nous en sortons avec 10 pesos …. 24 centimes d’euro !

Avant de se mettre en route, nous sommes attirés par la devanture d’une boulangerie de couleur assez sympathique mais d’une odeur de ‘bonne cuisine’.

Cela tombe bien nous recherchions du pain et une fois entrés dans le magasin nous discutons longuement avec les deux boulangers intéressés par notre périple et sur kokopelli stationné devant le magasin.

L’un des deux boulangers est très fier d’apprendre que nous avons prévu de passer par la Bolivie car son ‘papa’ y habite. Nous repartons avec nos emplettes ainsi qu’un pain offert contenant des oignons et lardons.

Ce qu’il y a de surprenant pour ne pas dire magique dans ce pays, c’est de voir que nous croisons des personnes sur notre chemin et qu’à la suite d’une discussion même parfois de courte durée, il devient difficile de se séparer tant il y a de la gentillesse, de la simplicité, de la richesse dans les échanges et c’est même émouvant comme situation. C’est quelque chose que nous ne rencontrons plus en France où l’individualisme remporte de plus en plus.

Nous quittons El Calafate en direction de El Chalten qui se trouve dans la province de Santa Cruz au sud de l'Argentine. Carte de notre position : Ici

La route longe dans un premier temps le Lago Argentino pour rejoindre la célèbre Ruta 40, une route mythique d’Argentine.

De puissantes rafales de vent qui nous obligent à ralentir à l’approche des véhicules venant en sens inverse. Le mistral de notre Provence n’est rien comparé au vent patagonien…

Nous traversons des décors dignes de cartes postales jusqu’à la bifurcation pour El Chalten. Nous longeons alors le Lago Viedma avec son glacier à son extrémité, quelques icebergs flottent sur ce magnifique lac de couleur turquoise.

Poussée par le vent .... non juste une fin d'acrobatie pour Sylvie et nous voici repartis...

Au fur et à mesure que nous rapprochons de El Chalten, se dressent les sommets enneigés du parc national dont le célèbre Fitz Roy qui culmine à 3400 m.

Le Fitz Roy était considéré comme un volcan par les indiens Tehuelche à cause de la cime fréquemment couverte de nuages. En approchant, le ciel est bien dégagé et nous profitons de le prendre en photo, espérant que durant notre séjour, nous aurons d’autres occasions de le revoir découvert.

A notre arrivée, nous retrouvons Cédric et Laetitia (https://pauzailleurs.blogspot.fr/) rencontrés quelques jours auparavant, Pierre et Hélène (http://www.saint-paul-de-vence-ushuaia.fr/). Les filles de Cédric et Laetitia sont très contentes de nous retrouver et nous baptisent ‘papy-mamie’…Et là c'est le 'drame', nous tombons en panne, une panne irrémédiable car il nous faudra retourner en France pour trouver cet 'additif' particulier....

23 novembre :

Après une nuit bien secouée par de fortes rafales de vent, nous discutons un moment avec nos amis français.

Si la chance était au rendez-vous hier soir à notre arrivée pour avoir aperçu le sommet du Fitz Roy, aujourd’hui le voici reparti dans les nuages.

Nous nous rendons au bureau des ‘guadaparques’ et ressortons avec des informations sur les randonnées à faire dans le parc national. Malgré le vent violent qui souffle, nous décidons de partir pour une première randonnée donnant sur une cascade. Nous traversons le village de El CHalten pour entrer ensuite dans des sous-bois. Le sentier domine une large vallée où serpente une rivière. Après deux bonnes heures de marche, nous arrivons à la cascade ‘Chorillo del Salto’, haute de 60 mètres.

Le ciel est voilé et le vent est très fort, nous n’allons pas nous éterniser et prenons le chemin du retour au camping-car.

En chemin, nous apprécions les odeurs et les couleurs du printemps qui s'installe de plus en plus.

24 novembre :

Aujourd’hui, le Fitz Roy que nous surnommons le ‘fils de Roy’ ne semble pas vouloir se montrer et reste ‘caché’ dans les nuages.

Nous partons quand même faire la randonnée ‘piedras blanca’.

Cette randonnée débute après une dizaine de kilomètres de piste caillouteuse. Nous n’avons pas le choix que de conduire à faible allure évitant certains cailloux, cela offre cependant l’avantage d’apprécier les montagnes. Nous arrivons sur le parking d’un hôtel isolé sur lequel nous abandonnons kokopelli, point de départ de la randonnée.

Le sentier conduisant à Piedras Blanca est agréable et le mirador permet d’approcher un glacier qui plonge sur une lagune. Nous recherchons un endroit à l’abri du vent pour pique-niquer mais cela est presque impossible. Les arbres sont fouettés dans tous les sens et nous comprenons pourquoi beaucoup d’entre eux sont littéralement cassés par la force du vent.

Nous poursuivons notre marche pour un autre point de vue qui nous permettrait de voir le Fitz Roy mais il reste bel et bien caché sous une brume épaisse.

Pas de chance pour aujourd’hui, nous reprenons le chemin du retour pour El Chalten et profitons de l’arrivée du soleil de fin d’après-midi pour apprécier le paysage.

Sur place, nous retrouvons Cédric et Laetitia et décidons de programmer une longue randonnée pour le lendemain permettant d’approcher le Fitz Roy (fils de Roy pour les intimes) en croisant les doigts pour que la météo soit meilleure…. Ce qui semblerait le cas car le ciel semble s’éclaircir.

25 novembre :

C’est le cas ce matin du 25 novembre, le ciel est bien dégagé et le soleil brille, le vent a faibli et nous pouvons voir les pointes dressées vers le ciel du Fitz Roy mais aussi des sommets voisins.

Le départ est prévu pour 9 :00. Tout le monde est prêt, visages enduits de crème de protection, bâtons de marche, sac à dos chargés de pique-nique et vêtements chauds pour l’altitude, nous voici tous partis pour 20 kms de marche.

La randonnée commence par un sentier abrupt qui nous fait vite digérer le copieux petit déjeuner du matin mais nous gardons 'encore' le sourire au coin des lèvres...

Le chemin se poursuit ensuite dans un sous-bois et la randonnée devient agréable même très agréable, nous voici sur un plateau qui offre des points de vue différents.

Nous apercevons au loin la chaîne de montagnes que nous allons approcher dans … quelques heures… courage, courage c’est le mot du jour !

Nous arrivons à une lagune, la ‘Laguna Capri’. Son eau limpide et l’ombre formée par les arbres rappellent un peu des calanques. Après une petite pause nous reprenons notre marche.

Le sentier longe des marécages, des prairies des sous-bois. Tout est 'nature' autour de nous et le mont du Fitz Roy se rapproche de plus en plus.

Nous traversons des campements libres où des randonneurs chevronnés ont établi leurs bivouacs intermédiaires avant des ascensions plus complexes.

Nous arrivons face à une versant de montagne sur lequel nous apercevons le chemin en lacets qui reste encore à parcourir avant d’arriver au point final : face au Fitz Roy.

Il est midi, nous nous interrogeons, si nous faisons étape pour le pique-nique maintenant, il nous sera difficile de reprendre l’ascension.

Est-ce que Fanny et Lucie, les enfants de Cédric et Laetitia vont pouvoir suivre cette dernière

montée qui visiblement grimpe assez fort. C’est le cas de Sylvie aussi qui n’avait pas su aller plus haut dans la randonnée du Torres Del Paine au Chili, va-t-elle pouvoir poursuivre et aller jusqu’au bout à cause du vertige ?

Le ciel est immensément bleu, le soleil est au rendez-vous, ce serait dommage de s’arrêter là. Nous prenons chacun une bonne ration de fruits secs et décidons de poursuivre. La montée va devenir sérieuse et il va falloir gérer où pointer les bâtons de marche et où poser les pieds sur ce long chemin qui devient de plus en plus rocailleux qu’on s’approche du but.

La difficulté s’installe, il faut franchir parfois de grosses pierres pour avancer, la paroi laisse un vide sur le côté, Sylvie hésite à poursuivre, elle ne peut pas avancer plus haut. Mais elle reprend sa marche redoublant d’efforts oubliant la situation vertigineuse… Il reste moins de 2 kms à parcourir soit une heure de marche et 500 m de dénivelé… Plus nous prenons de l’altitude et plus nous ressentons un vent glacial qui nous oblige à s’arrêter pour extraire du sac des vêtements plus chauds.

Nous arrivons enfin au sommet d’un mont de cailloux et là grand moment d’émotion, c’est le fruit de cette longue et pénible marche, nous voici face au Fitz Roy qui pointe vers le ciel comme les pics voisins, celui du Poincenot, Mermoz, Saint Exupery et bien d’autres encore, tous couverts de neige, avec des glaciers qui croulent sous le poids.

Ces montagnes entourent un lac couvert d’une épaisse couche de glace. Nous immortalisons ce moment inoubliable par des photos, véritable diplôme de récompense de l’effort de chacun d’entre nous pour être arrivé jusqu’ ici.

Nous recherchons ensuite un endroit derrière un gros rocher pour se mettre à l’abri et enfin pique-niquer. Avant d’entamer la descente, nous partons au bord de la lagune gelée, l’eau y est glaciale et limpide. Un seul mot pour qualifier ce décor inoubliable, c’est absolument ‘magique’, presque irréel et la nature est là à l’état pur !

Malheureusement l’heure avance et il va falloir quitter ce magnifique décor pour reprendre les 10 kms du chemin de retour.... tout au fond bien après les lacs que nous apercevons depuis les hauteurs. Nous contemplons avec une certaine fierté tout le périple accompli.

Si l’ascension était périlleuse, la descente va l’être tout autant. Parfois des pierres sont mouillées par le ruissellement d’eau de la fonte de plaques de neige et il arrive de glisser.

Passés cette ‘paroi’ nous franchissons un pont qui traverse un torrent et retombons sur un sentier plus ‘reposant’ mais il reste encore 8 kms à parcourir.

Nous arrivons enfin au camping-car éreintés mais très contents de notre journée, émerveillés par tout ce que nous avons eu la chance de voir.

27 novembre :

Après une bonne nuit réparatrice des récentes randonnées, nous souhaitons encore profiter des beaux décors qui nous entourent avec en prime toujours du beau temps.

Nous chargeons nos sacs avec un pique-nique que nous voulons faire sur un belvédère donnant sur le ‘Cerro Torre’, une montagne haute de 3102 m sommet qui se situe aussi dans la Parque National Los Glaciares à côté du Fitz Roy.

C’est une randonnée classée ‘modérée’ et cela nous convient bien pour aujourd’hui. Le sentier part depuis le centre de El Chalten et monte assez vite au début, la vue domine la ville.

Très vite, nous voici loin de toute habitation et presque seuls dans notre marche en pleine nature.

Nous passons devant une belle cascade qui se jette dans le Rio Fitz Roy.

Après 2 :00 de marche nous arrivons au belvédère et admirons au loin le ‘Glaciar Grande’ qui descend du Cerro Torre (Mont Torre). Nous ne voulons pas aller plus loin et choisissons un bel endroit face aux sommets pour déjeuner et se reposer au soleil comme deux lézards.

Il doit être 15 :00, Sylvie consulte le plan des randonnées…. Un instant après je fais la même chose et comment dire, il manque quelque chose à cette journée… sans se le dire ouvertement nous savons tous deux que nous ne reviendrons plus dans cette partie du globe, alors...et si nous continuions un peu la randonnée en direction de la ‘Laguna Torre’, au pied du Mont Torre où son glacier entre en contact avec l’eau.

Nous voici repartis d'un pas bien décidé sur le sentier qui traverse des sous-bois....

Après 1 : 30 nous sommes surpris d’arriver si vite face à la lagune et sans difficulté particulière rencontrée, le sentier est agréable tout le long.

Du haut de la lagune, nous apercevons de larges blocs d’iceberg détachés qui flottent sur une eau trouble très chargée en sédiments. De l’autre côté, se trouve le ‘Glaciar Grande’ et le ‘Glaciar Del Torre’ qui viennent se confondre à l’approche de la lagune.

Le spectacle est une fois de plus merveilleux et sommes ravis d’avoir voulu pousser plus loin notre randonnée du jour. Quelques visiteurs retardataires comme nous sont là à admirer cette belle nature. La fin d’après-midi approche et il nous faut songer à repartir. C’est avec un bon rythme que nous rejoignons El Chalten en arrivant après 20 :00 et il fait encore bien chaud.

29 novembre :

Après deux jours de repos et une semaine passée dans ce merveilleux parc, nous songeons à reprendre la route pour poursuivre notre périple.

Nous garderons un très bon souvenir de ce séjour à El Chalten oubliant même les difficultés rencontrées dans les randonnées...

Nous roulons et quittons les monts du parc national en longeant le lago Viedma et son eau de couleur turquoise. Nous reprenons la ruta 40 qui traverse une vaste zone volcanique et la route asphaltée devient une piste sur 70 kms jusqu'à notre arrivée à Gobernador, étape du jour.

Prochaine étape : Chile Chico au Chili - Porte d'entrée pour la Carretera Australe.

bottom of page