
09 décembre :
Après cet épisode de nuit 'dérangée' par les vaches nous reprenons la route en direction de Puerto Rio Tranquilo situé sur la Carretera Australe.
La route toujours aussi poussiéreuse offre en compensation des spectacles magnifiques et dignes de cartes postales.
L’eau du Lago Carrera donne des dégradés de bleu, le long de la Carretera Australe est bordé de lupins jaunes, mauves, roses, blancs mais aussi de genêts en pleine floraison.
Nous ouvrons nos vitres pour apprécier le parfum dégagé par ces fleurs et les refermons à l’approche de tout véhicule venant en sens inverse pour éviter que la poussière entre dans le véhicule. Peu à peu le nuage se dissipe, aucun véhicule en vue, vite ‘ré-ouvrons nos carreaux’ !

Ce qui est surprenant c’est que si l’état de la piste de la Carretera Australe est ‘catastrophique’ par endroit, il n’en demeure pas moins que cette route reste une route mythique. Nous rencontrons en effet des voyageurs de toutes nationalités en véhicules motorisés mais certains aussi parcourent cette route, qu’ils soient en solitaire ou en groupe, à pieds et sac à dos, d’autres en vélo ou d’autres encore en motos.
Parmi tout ce monde, nous croisons un couple de français de Savoie qui affrontent la Carretera Australe avec leur tandem ramené de France. Nous échangeons un peu avec eux et leur souhaitons bon courage pour leur périple, ‘bravo’ à eux !
Puerto Rio Tranquilo qui est notre nouvelle étape laisse penser que le ‘lago Carrera’ est ‘tranquille’. Ce n’est pas le cas et ce lac est toujours balayé par une brise patagonienne. Le terme ‘tranquille’ doit son origine à l’atmosphère paisible qui règne ici dans ce modeste village de maisons à bardeaux richement colorées. Chacun se connait et possède son habitude pour à se rendre dans le peu de magasins rencontrés ici.
Puerto Rio Tranquilo est le point de départ pour faire une excursion en bateau sur le Lago Carrera jusqu’à ‘Capilla de Marmol’, une véritable splendeur de la nature…
Celles-ci sont des formations géologiques, des grottes creusées à flan des falaises de calcaire par l’eau du lac. Ces visites accessibles en barque à moteur sont soumises aux conditions météo notamment à cause du vent. De plus pour mieux apprécier les reflets des parois intérieures des cavités rocheuses il est souhaitable d’avoir un temps ensoleillé.
Ces conditions ne sont pas réunies, le ciel est bien chargé en nuages qui masquent les glaciers sur les hauteurs, le vent prend de l’ampleur et de toute évidence la pluie approche. Nous pensions réserver notre excursion pour le lendemain mais préférons attendre une meilleure météo.
Nous établissons notre bivouac avec vue sur le lac. Poussés par la force du vent, les arbres plient sur le côté. Kokopelli sera garé dans le même sens afin de limiter les ‘bercements’ occasionnés par le vent.
10 décembre :

La crainte de la météo de la veille s’est confirmée, il pleut aujourd’hui. Il faut rester positif et se dire que cela permettra un petit ‘rinçage’ superficiel de la coque de kokopelli.
En partant faire quelques courses, le téléphone de Sylvie retentit et indique un wifi ouvert. Nous revenons avec le camping-car stationner à proximité du signal. Cela nous permet de profiter de l’internet pour contacter la famille et aussi effectuer les réservations de train au meilleur prix pour la fin de notre premier périple au mois de mars prochain. Disposer d'internet nous permet de mettre à jour le blog, notre livre souvenir de ce voyage que nous comptons imprimer par la suite.
Parmi toutes ces occupations, nous consultons souvent l’évolution de la météo pour le lendemain. La tendance semble se confirme avec en matinée moins de vent et du soleil. Nous réservons 2 places, le départ est prévu demain à 9 :00
11 décembre :
Quel temps fait-il aujourd’hui ? Oui le soleil est bien là, moins de vent que la veille, chouette nous nous réjouissons d’avoir patienté un jour de plus. Nous voici donc devant l’agence ‘El Condor’ peu avant 9 :00. D’autres touristes étrangers arrivent à peu près au même moment.
Nous suivons le guide jusqu’au quai d’embarquement et prenons place à bord d’une barque à moteur en enfilant sur nous un gilet de sauvetage. Nous sommes 9 personnes, l’ambiance est bonne entre français, allemands, italiens et chiliens, chacun possède en main un appareil photo ou un téléphone mobile afin de ne rien rater au spectacle.
La barque file à vive allure en direction des grottes ricochant sur quelques vagues mais rien de bien méchant.

En route le guide nous informe dans son anglais ‘parfait’ que cette partie du ‘Lago Carrera’ fait 90000 ha côté Chilien et que ce même lac se prolonge en Argentine sous le nom de ‘Lago Buenos Aires’ avec une surface de 85000 ha. Sa profondeur atteindrait 500 m, ce qui en fait le plus profond d’Amérique du Sud et le septième plus profond au monde.
Le moteur change d’allure et nous arrivons devant le travail de ‘Dame nature’.
Des cavités sont creusées naturellement avec le temps dans la falaise faite de calcaire. Les parois font penser à des murs de marbre. C’est pour cette raison que le nom est ‘Capilla de Marmol’ (Chapelle de marbre).
La barque approche au plus près des parois, presque à l’intérieur des tunnels formés par l’érosion.
La surface des pierres est rugueuse au toucher, le veinage ‘marbré’ est apporté par une lent ruissellement d’eau dans le temps.
Les formes laissées par cette érosion forment de vraies sculptures d’art, roches vrillées, torsadées, formant des piliers donnant accès à l’intérieur des grottes.

L’eau limpide et la lumière du soleil du moment offrent une vue impressionnante avec des reflets bleu – vert. On penserait que des spots éclairent notre passage dans cette beauté de la nature.
Le bateau quitte ce coin merveilleux et longe la côte, notre prochaine visite va concerner la ‘Catedral de Marmol’.

La ‘Catedral de Marmol' est un immense bloc de pierre formant un îlot fait de cavités creusées à sa base. Le mot ‘Catedral’ est juste et bien adapté, le bateau contourne le 'monument' pour mieux apprécier sa sculpture, c’est un moment d’émotion intense et réalisons une fois de plus la chance que nous avons de pouvoir visiter de tels endroits uniques de notre belle terre.
Peu à peu la barque reprend le chemin du retour qui s’annonce moins évident que l’aller. Les nuages deviennent plus fréquents et la lumière du soleil a changé. Le vent a repris sur le lac et le bateau se heurte aux vagues rebondissant d’une sur l’autre.

Après cette conduite sportive menée par le pilote, nous revoici au port. Nous rentrons à pieds et avant de retourner au camping-car, nous faisons un petit détour par le cimetière du village qu’un touriste Italien de l’excursion nous avait recommandé de voir.
Ce cimetière est composé de petites chapelles faites de bois, le tout est personnalisé et reprend l’allure d’un petite village.
Nous reprenons ensuite la poursuite de la Carretera Australe en direction du nord les yeux émerveillés par cette journée.