
06 février :
Nous prenons la route pour Valparaiso. Comme sa ville voisine Santiago, Valparaiso a la réputation de ‘ville dangereuse’ pour le touriste qui entre dans ces villes du Chili. Les vols à la tire sont fréquents tout comme les agressions.

Il n’existe pas d’aires pour camping-car, cela viendra peut-être dans une dizaine d’années… Il n’existe pas non plus de camping qui nous permettrait de laisser le véhicule et de partir à la visite de cette ville illustrée de graffitis.
Nous avons un point GPS donné par des amis voyageant en camping-car. Cet endroit est un lieu gardé par un gardien ‘Carlos’ de l’école de musique et offre l’avantage d’être à proximité du centre touristique. Nous entrons dans la ville et suivons cette indication, empruntant des axes bondés de circulation où circulent des bus. On se croirait sur un circuit de voitures. Nous quittons ces grands axes pour entrer dans des rues devenant plus étroites, les touristes ont remplacé les voitures et les bus. Il est parfois difficile de tourner, des véhicules en stationnement normalement interdits gênent l’accès et il faut s’y prendre à plusieurs reprises.
Sylvie qui devient de plus en plus stressée sort souvent pour m’aider dans les manœuvres. Nous arrivons finalement devant l’emplacement recommandé. Nous sonnons à l’école de musique, une personne ouvre la porte et nous informe que ‘Carlos’ est en congés d’été.
Des locaux nous indiquent des endroits où stationner le camping-car dans des lieux payants et gardés. Nous décidons de quitter Valparaiso et d’aller à Vina Del Mar, une station balnéaire située à une trentaine de kilomètres de là. Nous cherchons un camping et tombons sur la perle rare, un camping avec de larges espaces avec piscine et tables ombragées. La patronne qui nous accueille est très agréable et nous explique que des bus vont régulièrement à Valparaiso depuis la sortie du camping.
Nous partons profiter de la piscine et programmons notre visite pour le jour suivant .
07 février :
Il tombe une fine pluie ce matin, pas de chance pour notre visite.
Une personne qui campe à proximité de nous nous rassure que ce n’est pas de la pluie mais juste de la brume de mer, que cette météo est très fréquente ici et que le soleil fera son apparition un peu plus tard.
Nous emportons quand même nos Kway et partons attendre le bus munis d’un plan très détaillé produit par Angelica, la propriétaire du camping. A l’abri bus, il n’y a pas d’information sur le numéro de bus à prendre, on fait signe au bus qui approche s’il comporte la pancarte ‘Valparaiso’. Pas facile de voir cette indication, les bus arrivent à vive allure et lorsqu’on arrive à lire la pancarte, il est déjà trop tard pour lever la main. Tant pis nous ferons signe au premier bus qui arrivera...
Par chance, le bus suivant va bien à Valparaiso et nous montons à bord. Nous arrivons 40 mn plus tard à la ‘Plazar Sotomayor’, une place située en plein centre de la ville.
Il tombe toujours cette fine bruine, nous conservons sur nous nos Kway et de plus cela permet d’abriter l’appareil photos des regards ‘indiscrets’. Nous voici au cœur de la ville et notre visite va débuter par le port où un seul quai est autorisé à pénétrer. Au loin nous distinguons des navires de guerre de la marine Chilienne. Devant eux des porte- containers qui nous rappellent notre voyage en bateau effectué il y a 6 mois en arrière. Au premier plan se trouvent un ensemble de barques prêtes à accueillir des touristes pour des balades en mer.
Nous quittons le port longeant quelques rues 'pas très rassurantes' avec des immeubles en partie détruits et arrivons sur la place avec le ‘Monumento a Los Heroes de Iquique’.
Face à l’armada du Chili gardé par des marins, un monument est dressé à la mémoire des personnes mortes dans la guerre qu’opposa le Chili au Pérou en 1879.
Nous quittons ensuite ces grands axes du centre ville, longeant le quartier des affaires avec de nombreuses banques pour entrer dans le quartier du ‘Cerro Alegre’.
Les façades des rues sont décorées de fresques magnifiques aux tons très colorés. Les maisons habillées de parois en zinc peintes forment un patchwork aux couleurs vives. Certaines de ces fresques murales sont de véritables œuvres d’art – il faut l’admettre - tandis que d’autres affichent de simples graffitis, des tags en tout genre dessinés çà et là ‘gratuitement’.
Nous continuons notre ascension du ‘Cerro Alegre’ puis au ‘Cerro Concepcion’ en empruntant des escaliers qui montent de manière abrupte.
De belles églises ‘Iglesia San Luis’ et ‘Iglesa lulerana’ viennent cohabiter avec ces rues tapissées de ‘street art’.

Du sommet des ‘Cerros’ (collines), la vue offre un belvédère à 360° qui s’étend sur l’océan aux maisons colorées qui datent du XIX siècle.
Dans Valparaiso c'est un peu comme à Venise, il faut savoir se perdre pour 'tomber' sur de talentueuses oeuvres d'art et avoir la chance de voir en cours de décoration.
Le Barrio 'Cerro Concepcion est riche en peintures murales mais certains coins ne donnent pas l'envie de pousser plus loin la visite.
Que dire de la ville… Bien sur que nombreuses de ces peintures sont un véritable art demandant des heures de patience. Mais l'idée générale que nous en garderons sera négative, on se croirait dans les quartiers nord de Marseille ou encore à la Courneuve à Paris. Nous ressentons vraiment une insécurité en parcourant cette ville laissée à sont triste sort par une municipalité totalement dépassée.
La misère est partout, nous rencontrons des gens ‘bizarres’ négligés et mendiant pour une bouchée de pain, des personnes dont le regard vous dévisage et là en les croisant nous serrons très fort de la main, appareil photo et sac à dos.
Au cours de notre visite, nous croisons des policiers qui nous offrent des gourdes étanches. Nous discutons un moment avec eux et ils nous recommandent d’être vigilants, certaines rues sont dangereuses même en plein jour. En passant devant le bas de porte d’une maison Sylvie remarque la présence d’une grosse tâche de sang séchée, peut-être un règlement de compte ou une agression…
A l’insécurité, il faut associer la saleté qui règne un peu partout dans cette ville, des ordures sont abandonnées sur le bas côté des rues. Il est difficile de croire que cette ville soit inscrite au patrimoine de l’Unesco.
A l’exception de certaines fresques dont le travail est remarquable, Valparaiso n’est pas un coup de cœur mais plus une déception.
La ville possède de nombreux funiculaires qui datent des années 1900 et qui sont toujours en service. Nous prendrons un funiculaire datant de 1902 pour monter quelques 45 mètres plus haut évitant de nombreuses et fatigantes marches sous la chaleur.
Nous regagnons ensuite l’axe principal pour prendre notre bus de retour. Nous indiquons au chauffeur notre destination afin qu’il puisse s’arrêter à proximité du camping. Il s’en suit une véritable montée d’adrénaline, des passagers montent à chacun des arrêts, tout ce monde s’entasse à l’intérieur comme une boîte d’anchois.

Toutes les places assises sont prises, les suivants restent debout.
Je cède ma place à une mamie et avec difficulté je m’accroche, le bus file à vive allure stoppant net au moindre obstacle avec un autre véhicule, frôlant d’autres bus pour les dépasser.
Après 40 minutes nous sortons sains et saufs de du bus et de 'Satanas' le fou du volant. Nous regagnons le camping et partons très vite profiter de la piscine pour se rafraichir après cette journée à ‘Valpo’ comme disent les locaux.
Prochaine étape : retour sur la côte pacifique