
22 février :
Nous apprécions notre étape au camping de Mendoza profitant de l'ombre et de la piscine avec la chaleur accablante du moment.
Nous prenons notre petit déjeuner et laissons le camping-car pour prendre un bus. Changer de moyen de locomotion est une bonne idée pour se rendre au centre de la ville de Mendoza, située aux pieds des Andes avec ses 120000 habitants.

Notre premier objectif est de trouver du change. Sur information du bureau touristique, nous arrivons à la rue San Martin où de nombreux bureaux de change affichent les derniers cours. Nous entrons, prenons un ticket de passage et attendons notre tour. Un peu plus de dix minutes plus tard, chouette ! nous sortons avec des devises de quoi poursuivre le voyage.

Ensuite nous nous rendons au terminal de bus pour réserver deux places dans un bus tout à fait spécial appelé ici 'bus-cama'. Le 15 mars prochain, nous nous envolerons de Buenos Aires pour Paris mais avant, pour atteindre la capitale argentine, nous prendrons un fameux bus-cama depuis Cordoba.
Le train ici n'existe plus ici et est remplacé par des voyages en bus qui disposent tout le confort et le service attendu comme repas, boisson, wifi, télé...
Nous trouvons finalement une agence assurant la liaison Cordoba - Buenos Aires aux horaires souhaités et effectuons deux réservations en 'cama suit', le siège s'inclinant presque à l'horizontale.
Il fait très chaud et préférons retourner au camping pour profiter de la piscine au lieu de visiter la ville bruyante et très animée. Nous y retrouvons une jeune française ainsi qu'un couple français en voyage et passons un agréable moment à discuter au bord de l'eau.
23 février :
Nous quittons le camping après une nuit calme.
Nous faisons un petit détour par la ville de Mendoza pour s'arrêter à un magasin qui nous recharge bouteille de gaz Argentine et bouteille française ! Nous voici avec du stock ! ..... Nous poursuivons ensuite la célèbre Ruta 40 jusqu'à San Juan, capitale de la province du même nom située dans la vallée du Tullum.
En chemin, nous nous arrêterons plusieurs fois que ce soit pour des fruits et légumes vendus par des locaux en bordure de route mais aussi pour de l'huile d'olives.
Nous faisons des emplettes à San Juan et demandons au boucher de nous 'tailler' un bon morceau de viande pour parilla (barbecue) en ajoutant que nous ne le voulons pas le gras comme la plupart des morceaux vendus. Le boucher est tout fier de nous sélectionner un morceau et prend bien soin d'éliminer les parties grasses. Nous voilà avec une belle pièce de boeuf argentin, viande mondialement réputée pour son goût.
Nous faisons étape dans un parc aménagé où les habitants de San Juan ont l'habitude de venir passer le week-end. Nous nous installons et profitons des équipements aménagés pour faire un bon feu de bois et cuire notre viande si bien préparée. Nous voici par encore experts mais nous mettons en pratique la technique argentine pour faire notre parilla.
24 février :
Nous partons visiter les 'Carvas de Zonda' situées à quelques kilomètres de notre bivouac de la veille. Nous abandonnons kokopelli et commençons par gravir des marches menant à un belvédère offrant une vue sur une riche vallée verdoyante située au pieds des Andes.
Nous suivons un sentier qui longe un flanc de montagne passant par des tunnels. En dessous de nous, nous remarquons la présence d'autres sentiers presque identiques.
En croisant des personnes nous essayons de demander l'origine de tous ces chemins étagés et tunnels. Les personnes habitent la région mais ne savent pas nous répondre. Nous continuons notre marche en penchant plus pour l'hypothèse que nous traversons une ancienne mine mais sans en avoir la certitude.

En fin de sentier nous arrivons à la 'Cabeza del Indio', 'la tête de l'indien' avec une sculpture d'un indien. Nous reprenons le chemin du retour et nous nous arrêtons à un petit musée aménagé dans un des tunnels. Le propriétaire, grand passionné de géographie et d'anthropologie va nous 'retenir' bien 1 heure avec son dynamisme. Nous avons beau lui expliquer que nous ne parlons pas sa langue mais il continue de plus belle et de plus en plus vite.
La visite du musée quant à elle est assez rapide mais tout aussi agréable, on y voit des fossiles retrouvés dans cette zone de montagne jadis occupée par l'eau, mais aussi des restes osseux conservés sous verre.
Sortis du musée, nous souhaitons nous rapprocher d'un lac aperçu depuis le belvédère. Des camping sont en bordure de l'eau turquoise du lac aux pieds de montagnes rougeâtres. Ce serait très bien si.... nous ne serions pas un dimanche. Car le week-end est quelque chose de sacré ici en Argentine, les campings sont bondés de familles regroupées autour de parillas.
Jusque là passe encore mais le pire c'est à se demander qui va mettre la musique le plus fort !

C'est l'ambiance argentine qui est comme çà, la musique forte bat son plein dans toutes les occasions. On ne se trouve pas dans un camping mais dans une véritable fête foraine ! Certains n'hésitent pas à tracter des hauts parleurs avec une remorque. Bref, après deux camping 'testés', nous repartons sur notre bivouac de la veille.
25 février :
Au départ de San Juan nous faisons une halte à un garage type 'carglass'.
Nous avons un impact de caillou sur le parebrise et a besoin d'être réparer. La personne nous prend en charge dès notre arrivée et l'opération dure au maximum une demi-heure, le temps d'injecter une résine pour boucher l'impact.
Nous laissons de côté la 'ruta 40' pour prendre la 'Ruta 141' en poursuivant notre périple vers le nord et faisons étape à Vallecito. Nous partons à pieds au Sanctuaire de la defunta Correa. Elle est l'immense génération dans tout le pays, à en croire les nombreuses bouteilles d'eau déposées en bordures de routes auprès d'autels. Cela nous rappelle le stock de bouteilles croisées en chemin après Mendoza.
Selon la légende qui remonte vers 1840, la 'Defunta' Maria Antonia, n'écoutant que son amour, partit avec son bébé suivre les traces de son époux dans les montagnes désertiques de la région de San Juan. Elle trouva la mort épuisée et assoiffée. Le bébé quant à lui survécut en tétant le sein de sa mère. La défunte repose à proximité de Vallecito, de nombreux pèlerins affluent chaque année pour lui rendre hommage.
Le Sanctuaire possède de nombreuses chapelles réparties sur plusieurs thèmes. Certains pèlerins viennent y déposer des maquettes de leurs maisons, d'autres viennent déposer des vêtements de sports et robe de mariée en titre de bénédiction et de remerciements. Toutes ces petites chapelles sont couvertes de plaques 'souvenirs' et 'remerciements'.
La périple se poursuit ensuite par la Valle Fertil sur la ruta 150, une vaste région assez verdoyante aux pieds des Andes. Les routes sont droites et possèdent de nombreux 'badenes', on se croirait rouler sur des montagnes russes. Afin d'évacuer l'eau torrentielle qui descend des montagnes par temps de pluie, la chaussée forme un creux afin de laisser l'eau 'boueuse' continuer son chemin. Le soleil a laissé place à des nuages qui se concentrent de plus en plus. Les rio à sec donnent une idée de la force de l'eau en cas de pluie. Bon ne restons pas là avec ces nuages épais, la pluie n'est peut-être pas loin ....
Nous faisons étape à Villa San Augustin, un petit pueblo très calme perdu au milieu de nulle part.
26 février :
Avant de quitter San Augustin, nous partons faire une balade. L'office de tourisme nous avait indiqué deux points à voir pas très loin du camping municipal.
Le premier est un point d'observation de pétroglyphes. Des symboles de forme géométrique sont réunis sur une paroi lisse située à une quinzaine de mètres de haut.
Passée cette brève visite, nous poursuivons un sentier composé de bosquets et de cactus géants pour arriver à un point : 'los morteros'.
Jadis, les trous de roche formés par l'érosion, le froid de l'hiver et le vent servaient aux indigènes de pilon pour moudre blé, maïs, épices....

Nous retournons au camping et après une intendance du véhicule nous partons pour notre prochain parc à visiter appelé Valle de la Luna mais il semble que le fils de la propriétaire du camping ne soit pas décidé à quitter le camping-car.
La route menant au parc traverse des 'badenes', creux de la route permettant l'évacuation des eaux de pluie en provenance des montagnes. Le ciel est bien gris, nous nous arrêtons souvent attirés par le port majestueux des gros cactus.

En arrivant au parc de Valle de la Luna, nous retrouvons avec grand plaisir ces chers guanacos rencontrés très souvent en Patagonie. Ils sont toujours sur leurs gardes prêts à fuir au moindre danger et lorsqu'ils vous observent, ils soulèvent légèrement la tête, c'est tout simplement beau à voir !
Au parc nous aussi rencontrons Charlotte, Philippe et leurs deux enfants qui voyagent en Amérique du Sud. Nous discutons un bon moment autour d'une bonne bière 'patagonia'..... souvenir, souvenir....
27 février :
Ce matin c'est un ciel gris que nous trouvons au lever. Ce qui nous fait hésiter pour faire la visite. Un tel parc gorgé de pierres de différentes couleurs ne donnerait rien sans le soleil.
Très vite, le soleil apparait, nous partons effectuer notre réservation pour ce parc pas ordinaire : le Parque Ischigualita (Valle de la Luna).
Il est un véritable témoin de l'évolution de la vie de notre terre. Il se situe en plein désert dans la province de San Juan. La végétation y est quasi inexistante à l'exception de quelques arbustes ou cactus. Le rayonnement solaire est intense et nous oblige à porter lunettes et chapeau.
Ce site qui se visite avec son propre véhicule occupe une surface de près de 70000 hectares et renferme des formes géologiques incroyables.
C'est un lieu unique au monde car il possède des vestiges de l'époque triasique (250 millions d'années). Le parc inscrit au patrimoine de l'Unesco en 2000 précise que ce parc est le point sur terre qui renferme le plus de fossiles de dinosaures, paradis des paléontologues.
Nous prenons nos tickets d'entrée pour un départ prévu à 12 heures. En attendant l'heure du départ, nous partons visiter un centre d'interprétation, qui fonctionne à la manière d'un musée montrant les processus d'extraction d'un fossile. Quelques créatures de l'époque sont exposées.
Des maquettes de dinosaures permettent de mieux se rendre compte de la taille des ces habitants de notre planète.
Il est près de 12:00 et nous amenons Kokopelli derrière une file de véhicule.
La visite qui dure 3h00 se fait avec un guide qui prend place dans la voiture de tête de la caravane de véhicules. Nous sommes 8 véhicules et préférons être avec un autre camping-car en fin de file afin de profiter du décor et pouvoir s'arrêter pour les photos. Ce n'est pas tous les jours que nous visiterons un tel site.
Nous faisons une première halte au point 'El Gusano', commenté par le guide qui nous montre les différentes couches accumulées par le temps et les mouvements de l'écorce terrestre. La pluie et le vent a donné la formation des cavités rencontrées ici. On y trouve un fossile sur une des pierres de ce lieu fragile.
Nous poursuivons la piste en file indienne. Chaque véhicule dégage un nuage de poussières. Nous prenons de la distance afin de voir ce nuage se dissiper et pouvoir prendre des photos. Avec le camping-car argentin qui nous suit, nous tombons d'accord pour ne pas trop se précipiter et mieux apprécier le décor.

Nous arrivons à Valle Pintado, (vallée peinte) une série de petites collines de couleurs différentes. Le spectacle à 360° est grandiose, très peu de bosquets à distance, tout est sec.
La visite se poursuit jusqu'au point appelé 'Sphinx' après une route poussiéreuse mais le décor exceptionnel du site laisse oublier cette fine poudre qui recouvre Kokopelli.

Nous laissons ensuite nos véhicules pour emprunter une passerelle menant à la "Cancha de Bolas" (terrain de pétanque).
Ce sont ces boules de pierre bien rondes amassées toutes au même endroit. Ces pierres sont le résultat d'une sédimentation formée autour d'un noyau mouvant sous le vent, les particules se sont agglomérées par effet magnétique.

Nous repartons à nos véhicules pour se rendre au prochain point : 'El submarino' (sous-marin)
Une tour en équilibre possède un énorme rocher en équilibre.
Prochaine étape de cette excursion : "El Hongo" (le champignon). Une formation rocheuse grandiose qui se contraste avec une paroi rocheuse rougeâtre en arrière plan.
C'est magique et merveilleux ! Voici le dernier point de visite de ce parc, il faut faire 15 kms pour rentrer en longeant cette large paroi rocheuse toute rouge. Avec la famille du camping-car argentin, nous prenons de plus en plus de distance avec la caravane qui peu à peu disparait devant nous.
Nous avons tout le temps pour faire photos et admirer ces gigantesques formations rocheuses. Passées ces grandes parois rouges, nous arrivons à un point qui ne figure pas dans les circuit et c'est bien dommage tant les couches sont formidables.
Finalement l'excursion aura duré quatre bonnes heures et nos yeux sont emplis d'émerveillement.
Il est trop tard pour partir et préférons rester une nuit supplémentaire à l'entrée du parc où vient nous rejoindre le camping-car argentin.
Par la suite, viendra un camping-car 4x4 allemands, des amis Ghepard et Betty que nous avions rencontré il y a bien quatre mois et avec qui nous étions restés en contact dans l'espoir de se revoir en 'chemin'.
Le clan de retrouvailles va s'agrandir, voici nos amis français - Les Tiself - une adorable famille de Montpellier arrive.
28 février :
Nous quittons tout ce petit monde en début d'après-midi après et prenons la route pour Villa Union en suivant le route touristique 150. La route tout à fait récente traverse un véritable canyon.
Sortis de la route 150, nous retrouvons la célèbre Ruta 40 avec une particularité ici, la présence de badènes.
Nous faisons bivouac dans une aire de pique-nique de Villa Union un peu plus au nord où viennent nous rejoindre Ghepard et Betty. Nous passerons la soirée ensemble à parler de la suite du périple.
Une famille argentine venue faire une parilla dans ce parc viendra nous offrir une part de viande cuite à la braise. Ils ne sont pas super ces argentins !!
Villa Union est une toute petite ville avec peu de commerces et pas de restaurant hormis 'vente de bebidas .et empanadas. Difficile de trouver quelque chose de 'digne' pour célébrer mon anniversaire au 1 mars. Tant pis, partie remise...... le gâteau attendra...
01 mars :
A peine sortis de leur camping-car, Betty et Ghepard me font l'agréable surprise de m'offrir un bonne bouteille de vin argentin accompagnée de petits présents simples avec une petite carte écrite en souvenir de mon anniversaire.
Vient ensuite le moment du départ pour nos amis, ils partent pour le Chili. Nous promettons de nous revoir dans un autre pays dans quelques mois peut-être au Pérou.

Mon gâteau d'anniversaire sera improvisé et fait de quelques fruits histoire de souffler les bougies.
Nous prenons la route pour San José de Vinchina, un tout petit village, point de départ pour une excursion que nous allons faire. Cela sera une 'première' puisque nous allons monter à 4500 mètres d'altitude pour aller à une lagune : la Laguna Brava.
En ce début d'après-midi, la 'coopérative' qui est le bureau des guides est fermée. Nous passons au bureau touristique, lequel est fermé aussi ! C'est normal, la vie ici est nocturne et quand il fait chaud, on dort...
Nous revenons plus tard à la coopérative cette fois-ci ouverte et obtenons des renseignements sur le déroulement de l'excursion. Notre inquiétude, plutôt nos inquiétudes vont avec la montée en altitude. Comment allons-nous réagir mais aussi sur le comportement de Kokopelli qui n'est pas 4X4 et qui n'est jamais allé aussi haut du reste.
Les Tiself (http://www.tiself.com/) arrivent et nous nous inscrivons pour un départ fixé au lendemain à 9.00 hr. Nous passons une superbe soirée autour d'un pot d'amitié pour couronner mon anniversaire. Merci Elea pour ton bracelet 'friendship' !

Un dernier regard sur le ciel avant d'aller se coucher, les gros nuages tendent à disparaitre, cela annonce une belle journée pour la 'grande excursion' à 4500 m.
Prochaine étape : Laguna Brava