
06 août :
Voilà ‘déjà’ 5 jours que nous sommes retournés en Amérique du Sud et toujours aucun kilomètre parcouru, et pour cause, il faut bien se reposer du voyage France – Argentine et en supplément mon mal de dos qui persiste.

Avant de partir nous voulons amener Kokopelli, le camping-car à une visite au docteur des véhicules, bref un garage de la ville recommandé par le propriétaire du camping. Au programme, changement du filtre à air, à gasoil, à huile, vidange de l’huile, réglage du frein à main et pour finir, mise en place de deux roues neuves à l’avant. Le voilà tout ‘fier’ si l’on peut dire avec ses nouvelles chaussettes et prêt pour retourner arpenter les routes de la cordillère des Andes.

Inquiet de mon mal de dos qui est plus que gênant et bloquant, je me décide à aller rendre visite à un docteur aussi, pas de véhicules mais chez un ‘Chiropractor’ comme ils disent ici … Une sorte d’ostéopathe à la différence près c’est que le chiropracteur s’intéresse plus aux dysfonctionnements au niveau de la colonne vertébrale.
Il a fallu expliquer le problème en début de séance et suivre ensuite les indications demandées durant la séance. A la suite de courbures, de bras pliés, de jambes fléchies, ‘crac’, la ‘espinalda’ – ‘colonne vertébrale’ a bien craqué.
Bon reste à savoir si cette séance suffira à guérir…. La suite le dira. Question tarif, je m’en sors avec 500 pesos, un peu plus de 11€.
Avant de renter nous faisons quelques emplettes. Dans la matinée Sylvie avait préparé une pâte à pizza. De retour au camping nous retrouvons Liliana et Miguel, les propriétaires du camping. Nous amenons tous les ingrédients de quoi réaliser des pizzas à la française ! Nous passerons un agréable moment avec eux et entendrons souvent le mot ‘Rico’, à croire qu’ils ont bien aimé.
Nous passons le reste de l’après-midi à préparer notre départ pour le lendemain, direction le nord mais sans trop se hâter, nous avons le temps…
07 août :
Les au-revoir avec Liliana et Miguel semblent presque les mêmes que ceux que nous avons vécu avec nos familles.
Quand les verrons-nous, nul de le sait, la vie est ainsi faite, elle apporte de la tristesse mais de la joie d’avoir croisé en chemin des gens aussi merveilleux.
Dans ses dernières recommandations Liliana nous donne des conseils sur l’itinéraire à suivre pour notre prochaine destination. Les données sont enregistrées et nous voilà partis.
En route, alors que nous nous apprêtons à quitter la province de Cordoba nous arrivons à un poste de contrôle de police. Nous les avions oubliés. Sachant que la police du nord de l'Argentine a la réputation d'être corrompue, nous croisons les doigts pour que le contrôle s’effectue sans problèmes.
Un policier est occupé avec le véhicule qui nous précède tandis qu’un autre arrive à notre niveau. D’une politesse plus que raffinée mais sans trop en faire non plus, je sors le meilleur de mon vocabulaire espagnol et répond avec une certaine aisance à ses questions «d’où venez-vous, où allez-vous, quel pays d’origine »…
Nous pouvons repartir sans aucune vérificatio de papiers. Il nous fait signe de contourner le véhicule devant nous dont les contrôles semblent plus se compliquer. Nous voici dans une autre subdivision de l’Argentine, la province de la Rioja.

Nous traversons une zone assez aride faite de grands cactus et d’arbres qui semblent avoir ‘grillé’ avec le temps. Nous faisons une halte dans une ‘venta directa’ d’huile d’olives. Petite originalité, nous y trouvons de l’huile issue de la pression d’olives noires. Nous repartons avec un bon petit stock, de quoi tenir quelques mois.

Nous faisons étape à Chimacal dans une large station service pour la nuit. Les véhicules rencontrés nous font remonter quelques 60 ans en arrière....
08 août :
Nous reprenons la route toujours en direction du nord. La route est droite et longe à l’Ouest la chaîne de la Pré-cordillère des Andes. Nous traversons une zone très aride où trônent quelques cardones, cactus droit et cactus en chandelier.
De manière parallèle à la route se trouve une ancienne voie ferrée qui date de 1928, reliant les territoires éloignés des grandes agglomérations.
Depuis, le déplacement en train est quasi abandonné sur tout le pays et les voyages en bus sont très développés.
Nous passons la ville de Chilecito. Son nom signifie «petit chili» et provient du nombre important de chiliens arrivés ici à la fin du XIX siècle pour travailler dans les mines d'or.
Nous arrivons ensuite à Famatima, un village paisible de 2000 habitants. Le calme de cette bourgade a basculé lorsqu’une société canadienne est venue s’implanter pour l’exploitation minière de l’or en 2004. Les habitants locaux accusent l'entreprise de pollution par les métaux lourds avec des manifestations hostiles au projet.
L’unique station de service du village nous accueille et nous réserve le meilleur accueil avec un branchement électrique et eau. Que demander de plus !
09 août :
Au programme ce matin, visite du pueblo de Famatima avant de reprendre la route en direction des thermes de Fiambala situé à 150 kms plus au nord.
Famatima possède sa place principale carré comme la plupart des villes et villages d'Argentine, les habitations sont vétustes.

En chemin, nous rencontrons une fresque qui témoigne de l'opposition au projet d'exploitation.
Un bulldozer creuse la montagne, a côté de lui un 'visage' en violet avec un oeil en forme de tête de mort regarde le trorent qui dessert le village. En limite du torrent les habitants sont réunis pour lutter..
Finalement, ce projet prendra fin en 2006. Nous discutons avec un local qui nous pointe du doigt la montagne et nous dit que cette exploitation aurait déversé des cyanures et autres composés dans la seule ressource d'eau qui vient tout droit des glaciers des hauteurs.

' Famatima no se Toca' ! c'est le slogan que nous reverrons aussi à la sortie du village.
'On ne touche pas à Famatima'.

Nous roulons jusqu’à Tinogasta et arrivons aux thermes de Fiambala. Nous venons de changer une fois de plus de province et sommes désormais dans la province de Catamarca.
Las Termas de Fiambala est un petit village thermal, perdu au fond de la province et assez peu connu des touristes. Il bénéficie d’un décor magnifique avec une succession de bassins d’eau chaude à flanc de montagne. Nous payons notre droit d’entrée en réapprenant à payer plus chers que les locaux.
Nous arrivons sur un parking où se trouvent deux camping-car argentins. Il est près de 19 :00 mais notre curiosité est plus forte. Nous voulons en savoir plus sur ces ‘piscines’ piletas d’eau chaude. En moins de deux, nous voici en maillot de bain, le souper attendra, priorité est donné aux bains chauds !
Le cadre est idyllique avec bassins d'eau qui s'enchainent l'un sur l'autre, des espaces aménagés de quoi pique-niquer et des douches en quittant le complexe.
On lit avec attention les recommandations qui demandent de changer de bassin de températures allant du plus ‘froid’ au plus ‘chaud’. Le plus froid étant 38°C et le plus chaud 40°C. Il est demandé aussi de rester un maximum de 30 mn par séance et de refroidir le corps.
Nous voici a se prélasser avec délice dans une eau chaude naturellement. Nous entamons une conversation avec un couple d’argentins de passage et ne voyons pas le temps passer. Au lieu de 30 mn, nous resterons bien 1h30.
10 aout :
Il a fait froid cette nuit dehors pas plus de 2°C. Faut dire que nous nous trouvons à 2000 m d’altitude. Nous sommes samedi, il y a plus de monde qui arrive aujourd’hui aux 9 bassins d’eau chaude.

Je pars faire sur une balade menant à un sommet offrant une vue spectaculaire sur le site mais aussi sur toute la vallée avec au fond la chaîne de montagnes de la Cordillère des Andes.
Pendant ce temps Sylvie part profiter des bains d'eau allant de 38 à 40°C pour le plus chaud.

L’eau chaude est encore plus appréciable que la veille et c’est un véritable régal d’y prendre un bain.
La fin de la journée approche, nous quittons le complexe pour se rendre au centre de Fiambala et y établir notre bivouac pour la nuit.
Prochaine étape : Visite du Paso de San Francisco