
26 août :
Du soleil, encore du soleil, toujours du soleil et des températures très agréables. Intendance du camping-car et nous voilà repartis, direction Salta.
Alors que nous traversons un village, nous traversons un 'baden', un espace de la chaussée incurvé qui facilite l'écoulement par grandes pluies. Alors que je roule à 30, kokopelli ne semble pas du tout apprécier le passage de ce 'baden'.
Il s'en suit un fracas terrible dans tout le camping-car. Nous nous garons sur le bord et pendant que Sylvie remet en place les vêtements de la penderie, j'inspecte le dessous du véhicule.
C'est là que je découvre de la graisse à la sortie d'un soufflet de cardan de la roue avant droite. Cela tombe bien nous approchons Salta et ferons une halte à un garage.
Nous nous arrêtons auprès d’un magasin de pièces détachées auto multi-marques dont Fiat à qui je tente d’expliquer le problème.
Bon - il fallait s'y attendre - la personne ne me comprend pas, çà fallait s’y attendre, il quitte son comptoir et m’accompagne pour examiner le côté de roue qui laisse échapper la graisse. Il se penche dessous au niveau des bras d’articulation me rassure que le soufflet homocinétique n’est pas percé mais qu’un est mal serré et laisse échapper de la graisse. Il nous indique l’adresse d’un garage.
Après plusieurs routes à sens unique au milieu d’un trafic assez intense, nous arrivons devant le numéro d’une maison, cela devrait être là mais nous ne voyons aucune pancarte indiquant un atelier de garage… Nous tapons à la porte, essayons la sonnette…. Aucun résultat..
Un voisin attiré par notre présence se rapproche de nous et nous confirme la bonne adresse ajoutant qu’il est 12 :30 et que la réouverture n’aura lieu qu’à 16 :00. Nous voici obligés à patienter 4 :00 heures.

Au moment de retourner au camping-car, la propriétaire du garage ouvre finalement sa porte, j’expose notre problème et son fils Matias ‘mécanicien’ arrive.
Il ouvre aussitôt sa grille du garage et dans une opération millimétrée, il me guide pour entrer kokopelli dans sa cour jusqu’au fond où sont réunies quelques véhicules en cours de réparation.
Pendant qu’il regarnie le soufflet de graisse et place un nouveau collier d’étanchéïté, ses parents nous font visiter l’atelier du garage en passant devant devant de vieux véhicules de collection qu’ils conservent. Nous nous sentons très bien chez eux. La mère de Matias en admiration devant notre projet nous invite à entrer chez elle. Passionnée de musique, elle cherche un vieux disque 45 tours avec le titre ‘Felicidad es la mejor palabra‘, ce qui se traduit par ‘le bonheur est la même chose’ et nous l’offre en souvenir.
Après cette réparation bénigne qui nous rassure, nous partons faire des courses avant de rouler vers San Antonio de Los Cobres, la visite d'un pont 'historique' mérite le détour...
Ce circuit nous avait été recommandé par des amis voyageurs Isabelle et Francis (Soifdebougeotte.com).
Nous faisons étape dans une petite ville Campo Quijano. Il est près de 20 :00 et comme par magie c’est l’heure où les Argentins sortent pour se retrouver autour de la place principale.
Des vendeurs ambulants de Tortilla ou boissons de fanta ou coca sont là, les magasins sont ouverts et attendent le client. Nous faisons une petite balade à pieds dans cette bourgade avant de rentrer dans notre ‘casarodante’.
27 août :
Après une nuit calme suivie de l'intendance de kokopelli, nous nous remettons en route, destination : San Antonio de Los Cobres après un petit contrôle de police...

Pour se rendre à San Antonio de Los Cobres, nous empruntons une route qui traverse des montagnes et certaines d'entre elles dépassent les 5000 m d’altitude. En chemin, nous rencontrons beaucoup d’anciennes maisons abandonnées faites d’adobe.
Certaines sont encore habitées et nous imaginons dans quelles conditions, ces agriculteurs peuvent vivre, isolés de tout avec le froid qui peut sévir en pareille altitude. Tout au long de notre piste qui monte en altitude se trouve une célèbre voie ferrée aujourd'hui abandonnée.
La vallée Del Toro possède de nombreux champs où cohabitent vaches, chèvres, chevaux, ânes et lamas.
Nous franchissons un col qui culmine à 4050 m. L’air est frais mais supportable. Nous manquons un peu d’oxygène et cela se remarque dans le moindre effort. Nous buvons beaucoup d’eau pour atténuer ce mal des montagnes.
Nous poursuivons notre route pour enfin arriver à San Antonio de Los Cobres. Cette bourgade de 5000 habitants se situe à 3800 m d’altitude et cela va être notre ‘première’ de dormir si haut.
Nous établissons notre bivouac face à l’office du tourisme et d’une galerie d’artisanat sur un parking ‘parking for tourists’. Nous partons faire un petit tour...

Les habitants n’ont plus rien à voir avec les Argentins rencontrés jusque là.
Leurs visages sont tannés, brûlés par le soleil d’altitude, leurs tenues vestimentaires sont aussi différentes et déteignent un peu sur la Bolivie.
Il est vrai que nous sommes à 200 kms à vol d’oiseau de la frontière.
Nous regagnons kokopelli, la nuit approche… allons-nous bien dormir avec l’altitude ?
28 août :
Surpris d’être en forme après cette ‘première’ nuit à 3800 m d’altitude à l’exception d’un petit mal de tête, nous nous préparons pour aller visiter le célèbre ‘Viaduc de la Polvorilla’.

Pour l’histoire, une voie ferroviaire vertigineuse unique au monde fut construite en 1925 pour relier la ville de Salta à la frontière Chilienne. Ce train appelé ‘el tren a las nubes’ (train des nuages) traversait sur 210 kms de la cordillère des Andes, un nombre incalculable de courbes, de tunnels, de ponts et de viaducs dont le ‘viaduc de la Polvorilla.
Suite à des changements politiques et faute de financement pour assurer l’entretien, le train a cessé de fonctionner.

En 1972, l’idée de faire un circuit touristique voit le jour. Le départ en train se fait au départ de la ville de San Antonio de Los Cobres. Ce train effectue un trajet sur les hauteurs andines et atteint le ‘viaduc de la Polvorilla’.

Ce pont est rendu célèbre par sa structure métallique mais aussi par sa hauteur de 64 mètres et 220 m de long.
Nous ne faisons pas le circuit en train et préférons nous rendre au viaduc en empruntant une piste longue de 13 kms. La piste est ‘agréable’ sans trop de surprises rocailleuses qui nous obligeraient à s’arrêter pour repartir en première.
Au bout d’une petite heure nous arrivons enfin au viaduc. Il y a peu de touristes qui viennent jusqu’ici à cette période de l’année. Cela nous laisse presque tout le viaduc pour nous.
Nous commençons par contempler ce riche édifice métallique en passant par-dessous. Nous longeons un chemin pour s’éloigner du viaduc et avoir un meilleur aperçu du pont.

Revenus au pied de la construction, nous empruntons un chemin de terre en zigzag pour arriver au sommet. C’est impressionnant de voir cette réalisation qui date du début des années 1900.

Nous regagnons kokopelli pour reprendre la route après un copieux déjeuner au milieu du silence de la nature.
Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons à une ancienne mine, la 'Mina Concordia' qui date du XIX° siècle, aujourd'hui abandonnée. Sa fermeture fut liée à une explosion qui fit 15 victimes, enterrées à proximité;
Les principaux minerais extraits étaient le platine, le brome, le manganèse et l'antimoine, Un gisement très riche mais qui malheureusement engendra une pollution des cours d'eau qui alimentait les fermettes et empoisonnait les animaux.
Un peu plus loin, nous rencontrons quelque chose qui ressemble à une lagune et à proximité une maison, C'était une petite station thermale malheureusement polluée par les rejets de la mine. Le sol est composé de neige fondante et d'une croûte asséchée et polluée.
En route, il nous arrive de nous arrêter pour admirer ces 'majestueux' Lama qui restent groupés et n'hésitent pas à traverser la route.

La route qui nous ramène vers Salta est magnifique avec les formations rocheuses et les 'champs' de cactus.
Nous faisons bivouac à Santa Rosa del Tastil, un petit pueblo qui vit essentiellement de l'artisanat aux passage de touristes. Nous discutons avec un Argentin, Carlos et au fur et à mesure de la discussion, Carlos m'annonce qu'il a la même date de naissance que moi, une très étrange coïncidence apportée par la magie des rencontres en voyage.
Où sommes-nous :
Prochaine étape : Salta.