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Parque de Sajama

Photo du rédacteur: Jo et SylvieJo et Sylvie

24 octobre :

Le passage frontière d’entrée en Bolivie est identique au passage frontière d’entrée au Chili. Ce qui revient à dire qu’il est interdit d’importer ‘en théorie’ des produits frais comme viande, charcuterie, fruits et légumes.

A quelques kilomètres du poste frontière nous nous arrêtons pour admirer le décor qui nous entoure entre montagnes, volcans lacs et oiseaux.

Nous profitons de cet arrêt pour ‘ranger’ dans des cachettes du véhicule tous nos produits qui pourraient poser problème.

Nous passons un poste de ‘carabinieros’, le dernier que nous verrons côté Chili. Le policier nous fait part de son rêve d’acheter un camping-car dès la retraite et de voyager comme nous.

Nous arrivons au complexe de douanes et passons d’un bureau à l’autre. Vient enfin le bureau de contrôle du véhicule. Un premier douanier demande à monter. Je retire volontairement mes chaussures avant de monter dans le véhicule et invite aimablement le douanier à en faire autant.

Il se contente de jeter un regard sans monter et nous demande si nous avons des produits frais. ‘Bien sur que non’, Sylvie et moi répondons. Sylvie ajoute que nous avons bien des carottes mais que ‘les carottes sont cuites’. Le douanier se retire et nous retournons avec lui pour passer à un autre guichet. Nous voici avec un autre douanier qui demande à voir le véhicule. Nous expliquons que cela vient d’être fait mais il nous explique qu’il fait partie d’un autre service agro-alimentaire. Il nous remet deux imprimés à remplir et pendant que Sylvie s’occupe de la rédaction, j’accompagne le douanier au véhicule. J’opère de la même façon en demandant de retirer les chaussures expliquant que notre camping-car est un lieu privé, un peu comme une maison.

Et cela marche, il pose simplement des questions sur les aliments que nous avons. Je ressors la phrase codée : ‘les carottes sont cuites’.

Il demande à vérifier le numéro de châssis du véhicule que je m’empresse de lui montrer en soulevant le capot moteur.

N’ayant plus de questions, nous retournons dans les bureaux de douanes où je retrouve Sylvie qui me demande si cela s’est bien passé. Avec un petit sourire je réponds ‘t’inquiètes pas….les carottes sont cuites’.

Bing-Bing, tampons mis sur nos passeports, documents de circulation pour le véhicule et nous voilà partis, adieu le Chili et bonjour la Bolivie. Nous stationnons devant des kiosques et épuisons nos derniers pesos chiliens en achetant des friandises.

A côté de nous, il y a un grand nombre de camions et surprise, l’un d’eux possède une plaque française et une plaque bolivienne.

Très vite nous nous rapprochons de la montagne la plus haute de Bolivie, le ‘Volcan Sajama’ qui se trouve à peine à quelques kms de la frontière chilienne. Nous quittons l’axe principal en direction du ‘Parque de Sajama’ qui fait face à ses volcans voisins.

L’entrée n’est pas donnée et en plus pour ce prix là nous n’avons pas droit à une carte du site. Nous nous contentons de photographier la carte affichée au mur, pas chose aisée car le bureau est assez obscur.

Plutôt méconnu par les guides touristiques, ce parc est un des plus beaux parcs nationaux du pays et lieu de rendez-vous des alpinistes pour partir à l’ascension du volcan.

Nous roulons sur une piste de terre et cailloux et arrivons au village de Sajama. Nous nous approchons de la placette de l’église et partons demander à un local où nous pouvons stationner sans déranger. ‘Sophia’, une adorable et authentique mamie Bolivienne nous aide et nous désigne une place derrière une maison ou une autre car elle est propriétaire de ces habitations. Pour mieux être à l’abri du vent, elle nous indique aussi de se placer devant l’enceinte de l’église. C’est là que nous nous garons, le cadre est agréable avec vue sur le ‘Volcan Sajama’.

Nous sommes à une altitude de 4200 mètres et pour avoir descendu environs 500 mètres de dénivelé, Sylvie se sent un peu mieux.

Alors que nous préparons le repas, une jeune fille qui a reconnu kokopelli vient nous saluer. Nous avions rencontré Morane il y a bien trois semaines à San Pedro de Atacama au Chili. Elle est de Montpellier et voyage en Amérique du Sud pour deux mois.

Nous discutons un bon moment avec elle et lui proposons de rester à déjeuner avec nous. Nous passons un agréable moment.

Tout au long du périple nous rencontrons beaucoup de jeunes personnes qui voyagent en solo ou en couple. Démission, année sabbatique, congé sans solde ou est-ce un effet de mode de se lancer à la découverte du monde.

En fin d’après-midi, nous partons visiter le village et arrivons près d’un terrain de sport où quelques jeunes sont en train de jouer au basket. Jusque là rien d’anormal mais ce qui est épatant c’est de voir leur condition physique pour pratiquer un sport à cette altitude.

25 octobre :

Il fait beau ce matin, le soleil est comme d’habitude au rendez-vous. Mais ce n’est pas le seule bonne nouvelle, Sylvie se sent beaucoup mieux.

En ouvrant les rideaux nous sommes surpris de la présence de quelques alpagas et lamas qui se promènent tranquillement dans le village marquant un arrêt sur la place puis reprenant leur balade.

Au programme aujourd’hui : randonnée ! Après un copieux déjeuner, sacs à dos chargés avec pique-nique et vêtements chauds, nous voici partis à pieds sur une longue piste de huit kilomètres « aller » menant à des geysers.

A peine sortis du village au coin de l’église, nous croisons des troupeaux de lamas, alpagas et autres vigognes qui broutent tranquillement sur l’Altiplano avec en arrière fond des volcans parmi les plus hauts d’Amérique du sud. Nous avons parfois du mal à réaliser que nous sommes ici dans un coin perdu des Andes, un pur bonheur pour les yeux !

La piste se dirige en direction du ‘Volcan Pomerape’ (6240 m). Le ranger à l’entrée du parc nous avait dit qu’il était possible de se rendre jusqu’aux geysers avec notre propre véhicule.

Nous nous félicitons de ne pas avoir suivi ses conseils. La piste traverse des cours d’eau et parfois le terrain devient très sablonneux et accidenté.

En chemin, nous dévions de la piste vers quelques maisons réunies faites en adobe avec une petite église presque entièrement détruite par l’érosion du temps. Ce petit bourg sert à rassembler les alpagas et lamas pour la tonte de leur manteaux de laines.

Nous reprenons le chemin de la randonnée en traversant la forêt la plus haute du monde : la 'forêt de Quenua' qui pousse entre 4500m est 5200m.

Après bien deux heures de marche, nous atteignons les geysers au creux d’une large vallée entourée de montagnes. Tout autour de nous se trouvent des trous remplis d’eau bouillonnante dégageant de la vapeur. La zone dégage une odeur caractéristique de ‘chaud’ et de soufre.

Nous faisons attention en marchant sur ce tapis coloré et humide, çà gicle et çà crache de partout.

Les trous des entrailles de la terre sont profonds et l’eau est très chaude pour ne pas dire brulante à la surface. L’eau ruisselle ensuite sur le sol formant un manteau de couleur, c’est tout simplement magique à voir.

Nous nous installons à proximité d’un geyser pour pique-niquer. Nous allons tenter une expérience. Nous avons emmené dans nos sacs à dos deux œufs et un morceau de fil de fer. Je confectionne une sorte de canne à pêche pour y fixer les œufs. Nous plongeons l’ensemble dans l’eau bouillonnante. Au bout d’une dizaine de minutes, le résultat est garanti et ressortons les œufs cuits devenus durs ! Une expérience amusante et concluante qui va attirer quelques visiteurs de passage.

Une troupe de militaires dans le secteur vient nous saluer et échangeons un moment avec eux. Ils sont curieux de connaitre notre périple. Tous sont très attentifs au dessin du continent que je dessine sur le sol pour tracer notre parcours. Cette armada patrouille et surveille le trafic narcotique du secteur frontalier qui n’est pas loin.

Après un bon repos passé à contempler ce joli décor d’altitude, nous poursuivons la visite pour d’autres petits bassins. Nous ne nous lassons pas d’admirer cette ‘vie’ qui vient de l’intérieur de la terre.

Un peu plus loin, nous arrivons à un cours d’eau et la température est encore chaude mais plus agréable au toucher. Nous profitons pour faire un bain de pieds avant de reprendre le chemin du retour.

Peu avant d’arriver au village de Sajama, nous longeons un canyon de tourbe accumulée où serpente une rivière qui descend des geysers. Les couches de tourbe empilées sont spectaculaires mais le sol est instable et préférons revenir sur la piste principale pour rentrer.

De retour au village, nous croisons quelques rares habitants. Nous retrouvons ‘Sophia’, notre mamie Bolivienne qui nous offre du pain récemment cuit. Nous la remercions en lui promettant de lui apporter une surprise un peu plus tard…

Attirés par une odeur de brioche, nous faisons quelques mètres et tombons sur un angle de rue. Francesco, un habitant est en train de cuire des brioches dans un four à bois pendant que des habitantes sont réunies et discutent entre elles.

Nous nous mêlons à eux et partageons des moments inoubliables parlant de tout et de rien. Nous goûtons une brioche toute chaude et en achetons quatre autres. C’est merveilleux car de simple passage ici, nous voici adoptés par les locaux qui sont charmants. Les Boliviens sont des gens adorables.

Au souper c’est ‘pâte carbonara’. Nous cuisons deux portions supplémentaires que nous comptons remettre à Sophia et son mari.

Sylvie remplit un saladier pendant que j’enfile un blouson. Je pars offrir le plat tout chaud à Sophia que je croise dans la rue à peine éclairée. Elle découvre avec joie le plat et reniflant les lardons et la crème mêlées aux pâtes, elle ne cesse pas de dire ‘que rico…que rico…’ (que c’est bon que c’est bon..). Nous apprécions beaucoup cette mamie.

Où sommes-nous :

Prochaine étape : La Paz

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