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Copacabana - Lac Titicaca

Photo du rédacteur: Jo et SylvieJo et Sylvie

30 octobre :

Après La Paz, nous avions prévu de nous rendre au temple Tiwanaku, situé à 70 kms de la capitale et qui représente un site archéologique majeur précolombien de Bolivie.

Depuis que l'appel à la grève illimitée a été lancé, la situation se complique en Bolivie, les manifestations s'intensifient, on dénombre des blessés et des morts, les grandes villes comme Santa Cruz, Potosi et Sucre sont bloquées.

Un blocage des stations services n'est pas exclus. Nous décidons donc d'abandonner notre visite à Tiwanaku et de se rapprocher 'sans tarder' de la frontière du Pérou.

Nous suivons une route sinueuse faite de trous partiellement rebouchés qu'on évite dès qu'ils se présentent devant nous. Cette route longe le Lac Titicaca donnant un air des Alpes.

Nous montons pour mieux pour mieux redescendre ensuite et arrivons à San Pablo de Tiquina, un tour petit village sans grand intérêt hormis le fait qu'il se trouve sur un côté du lac Titicaca et que nous allons devoir mettre kokopelli sur une barge afin de rejoindre son village voisin en face San Pedro de Tiquina.

Nous garons kokopelli pour aller demander le tarif de la traversée et surtout négocier le prix qui va nous être donné. '80 bols que nous faisons ramener à 50'. Non mais des fois ... nous ne sommes pas la family Rotschild ...

Un jeune homme me guide pour conduire kokopelli jusqu'à l'avant de la barge. Je m'assure de bien placer une vitesse et de bien mettre le frein à main. Le déplacement du véhicule durant la traversée serait fatal.

Je rejoins Sylvie qui 'monte à bord' et qui ne semble pas du tout rassurée.

Et pour cause, nous réalisons que ces barges sont faites d'une accumulation de planches donnant plus ou moins la forme d'une barge.

Nos regards se tournent vers le mouvement des vagues qui nous séparent de l'autre côté et attendons que d'autres véhicules viennent prendre place sur notre barge pour rétablir le centre de gravité car pour l'instant le poids de kokopelli fait pencher sérieusement le 'ferry boat' vers l'avant.

Personne n'arrive et au bout de 10 minutes le jeune homme détache les amarres et tente d'amorcer le départ, je dis bien 'tente' car à 10 mètres du quai, le moteur tousse et semble avoir du mal à se lancer. Nos inquiétudes grandissent au fur et à mesure que nous prenons le large.

Sous l'influence des vagues, kokopelli se dandine d'un côté puis de l'autre. Va-t-il continuer la traversée ou alors basculer et terminer son voyage au fond du lac occupé jadis par les Incas ?

Quoi ? Non ce n'est pas le moment de dire quoique se soit à Sylvie qui se cramponne sur le bord de la barge.

Nous voici à la moitié de la distance puis au trois quart... Nous approchons peu à peu du quai final tandis que d'autres barges chargées de voitures, de bus partent en sens opposé.

Une fois débarqués nous poursuivons notre route jusqu'à Copacabana (rien à voir avec Rio de Janeiro), dernière ville de Bolivie située à 10 kms du Pérou. Nous nous rendons dans un camping, à l'écart du centre, nous sommes à 3800 mètres d'altitude.

Le Pérou est tout proche et nous sommes loin de ces problèmes de manifestations et grèves générales de la Bolivie. Nous décidons de rester ici quelques jours avant de continuer le périple.

31 octobre :

Nous partons à pieds au centre de la ville en longeant la plage faite de cailloux.

Au fur et à mesure que nous approchons, nous apercevons Copacabana avec ses quais d'embarcation, points de départ d'excursions pour aller visiter des îles voisines.

Une fois de plus, nous retenons qu'il ne faut pas toujours se fier aux avis donnés par d'autres voyageurs croisés en chemin. On nous avait dit que Copacabana ne méritait pas qu'on s'y arrête mais ce n'est pas notre avis. Nous nous sentons bien ici. Il règne une atmosphère de paix dans cette petite ville animée pleine de charme en bordure du lac. Certes on ne peut pas se baigner dedans mais il y a beaucoup à faire.

De plus il ne faut pas oublier que jadis la Bolivie possédait une ouverture sur la mer jusqu'à ce que le Chili lui retire ces terres. Copacabana représente la station balnéaire par excellence de la Bolivie devant cet immense lac Titicaca.

Après un bon déjeuner en terrasse avec poisson au menu, nous partons le long du port puis dans les rues de la ville où il fait bon flâner passant d'un magasin de souvenir à un autre.

Il nous arrive de discuter avec les locaux qui sont oh combien sympathiques. Que d'instants mémorables et authentiques nous vivons...

Plus loin nous arrivons devant l'église de Copacabana dont les travaux débutèrent en 1605 pour se terminer 200 ans plus tard.

Nous tombons en admiration devant les différentes sculptures en bois faites sur la porte d'entrée.

Nous traversons l'espace du marché toujours aussi authentique et colorée avec les femmes en tenue locale assises sur un petit tabouret. Il y a du choix au niveau légumes et fruits avec avocat, ananas, papayes, mangues sans compter les fameux petits pains appelés 'pain francès'.

Nous faisons une halte devant un stand où la personne vend des brioches avec une petite figurine de plâtre incrusté. C'est une pratique ici au moment de la Toussaint de confectionner ces brioches en y plaçant un petit visage.

La fin d'après-midi approche, nous regagnons à pieds le camping évitant l'approche de certains chiens errants.

01 novembre :

C'est le jour de la Toussaint, nous sommes le premier novembre avec une pensée toute particulière pour nos proches qui ont quitté ce monde.

Nous faisons la connaissance d'Eugénie, une jeune Russe qui est en voyage en Amérique du Sud. Nous échangeons beaucoup avec elle discutant sur son voyage comme du notre.

Nous repartons à pieds au centre ville. C'est décidé nous reprenons un déjeuner en terrasse avant de re-flâner dans la ville en quête de quelques souvenirs.

Nous sommes dans les derniers jours en Bolivie et nous épuisons nos 'pesos'.

Nous nous arrêtons dans un magasin de souvenirs, visité la veille, on contemple à nouveau les étalages comme si c'était la première visite.

Puis nous repassons dans un autre magasin qui vend presque les mêmes articles. Le choix n'est chose aisée, tout est beau à prendre en souvenirs et nous devons agir en fonction des pesos restants.

Nous voici pas loin du cimetière où on entend de la musique. A la Toussaint, les familles se réunissent sur les tombes des défunts et passent la journée en piqueniquant sur les tombes et en faisant des dons au défunts pour ce jour de mémoire.

Les dons vont d'un repas ou de la boisson comme de la bière et des cigarettes sont parfois déposées sur les tombes.

De retour en bordure du lac, nombreuses sont les activités pour les Boliviens en ce jour 'feriado'. C'est l'occasion aussi pour d'autres de faire bénir leur véhicule sur la place de l'église.

Faire bénir sa voiture et ses occupants est quelque chose d'important ici et cela se produit dans un cérémonial bien précis.

La journée passe vite et nous rentrons en soirée au camping, un peu 'fatigués' de notre marche nonchalante du jour.

02 novembre :

Les locaux nous avaient informé. Il pleut souvent la nuit mais le beau temps revient dès le matin.

Et ce matin, on peut dire que la pluie a duré une partie de la matinée.

Nous nous sommes levés 'tôt' contrairement à d'habitude pour se rendre au quai d'embarquement de Copacabana. A 8:30, nous rejoignons un groupe de touristes et nous mélangeons à eux en file indienne pour embarquer sur un bateau de fortune, direction : "Isla del Sol".

Cette île est accessible après 1H30 de bateau. Longue de 10 km pour 4,5 km de large avec une altitude de 4080 mètres, c'est la plus grande île du lac. Elle possède un relief accidenté avec beaucoup de terrasses aménagées pour l'agriculture par les anciens peuples amérindiens.

La plus grande partie de l'île est peuplée d'indiens d'origine quechua et aymara, lesquels s'occupent d'artisanat et d'élevage. Les communautés du nord sont en désaccord avec celles du sud de l'île si bien que la visite dans la partie nord est fermée au touristes depuis quatre ans.

Les archéologues ont découvert des preuves que les gens vivaient sur l'île dès le troisième millénaire avant notre ère. À l'époque des Incas, l'île était un sanctuaire. Il s'y trouvait un temple avec des vierges dédiées au dieu Soleil ou Inti. De là provient le nom de l'île.

Après avoir pris place dans ce bateau de 60 places, nous nous posons quelques questions sur la sécurité : où sont les gilets de sauvetage au cas où...

Nous en avons bien vu 2 ou 3 trainer parterre sur la terrasse extérieure du bateau mais cela semble peu pour 60 personnes...

En plus avec la pluie qui tombe dehors, le plafond ruisselle d'eau qui nous tombe dessus. Les rideaux sont trempés suite à des infiltrations. Que faisons-nous, on sort ou on reste ? Trop tard, une désagréable odeur de gasoil se fait sentir et à travers la vitre, nous remarquons que nous nous éloignons peu à peu du quai en bois. Trop tard pour changer d'avis, alors nous croisons les doigts pour que la traversée se déroule bien.

Une fois au large, la mer devient quand même un peu plus calme. Le ciel s'éclaircit et peu à peu de timides rayons de soleil apparaissent.

1H30 plus tard, le régime du bateau réduit son régime de vitesse et nous accostons sur l'Île del Sol. Nous sommes un peu 'barbouillés' de la traversée et profitant du soleil, nous faisons les lézards le temps de se sentir mieux et de finir de sécher nos kway.

Le petit port de Yuamani est vite visité. Il se compose de quais d'embarquement entourés d'hôtels et restaurants.

Nous commençons la visite par une ascension assez pénible d'escaliers en pierre menant à une fontaine d'eau : Fuente del Inca.

Le sentier qui suit mène à un petit pueblito. Ce chemin est garni d'arbustes fleuris dont certaines fleurs ressemblent étrangement à des fushias allant du jaune au rouge.

Les terrasses autrefois cultivées sont devenues des parterres de cultures de fleurs destinées à la vente à Copacabana.

Nous empruntons un sentier côtier qui mène au sud de l'île jusqu'à Pilko Kaina.

C'est une ancien palais Inca et ce temple en ruine reprend la forme typique des ouvertures de porte, étroites en partie haute et plus large en partie basse.

Nous continuons notre découverte de l'ile en suivant un sentier menant à différents points de vue.

Depuis un mirador, on peut contempler les îles voisines comme l'île de la Lune, la Bolivie et à côté d'elle le Pérou que nous gagnerons dans quelques jours.

Nous profitons de ce merveilleux décor pour se poser et pique-niquer au soleil.

Après une pause bien agréable nous reprenons notre marche en croisant des indigènes qui promènent des moutons.

Un peu plus loin, nous croisons quelques ânes puis des lamas et alpagas.

Nous traversons un village avec des murs faits en adobe.

De retour au port de Yuamani, nous nous arrêtons un drôle de navires en forme de bateau viking, faits de "tortora", des roseaux tressés.

Une embarcation arrive à quai et des femmes et des hommes déchargent des vivres.

Toute cette marchandise qui sort du bateau est empilée sur le quai.

De pauvres ânes seront chargés de ces produits pour transporter sacs de farine et autres produits dans les parties retirées de l'île.

L'heure d'embarquer arrive, nous remontons à bord en prenant place sur le pont supérieur pour profiter du soleil et des décors que nous allons traverser.

De retour à Copacabana, éreintés par cette journée, nous regagnons le camping où nous attend kokopelli.

Où sommes-nous :

Prochaine étape : Copacabana : la Bénédiction

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