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La Paz ... en colère

Photo du rédacteur: Jo et SylvieJo et Sylvie

26 octobre :

Un nouvelle journée commence et toujours avec un soleil radieux qui reflète déjà sur les parois des maisons en adobe.

Nous partons faire un dernier tour dans le village avant notre départ. Dans une rue, nous apercevons une personne en train d'humidifier la peau d'un lama récemment abattu.

De retour au camping-car, nous préparons le véhicule lorsque notre ‘mamie Bolivienne’ de Sajama vient taper à la porte du camping-car pour nous remettre le plat avec un gros chausson frit et de la viande de lama séchée.

Elle semble curieuse à visiter l’intérieur de kokopelli et la voici toute émerveillée de découvrir les différents espaces comme douche et lit…

Il est vrai que nous bénéficions d’un certain confort comme celui du chauffage alors que les maisons de ce village typiquement andin n’en sont pas équipés. Les habitants cumulent des couches de vêtements pour lutter contre le froid.

Il est temps de dire au-revoir à Sophia. Nous cherchons à lui offrir un petit souvenir mais nous n’avons rien de ‘typique’ de France.

Sylvie a la bonne idée de lui offrir un tube de crème de beauté encore fermé.

Grandes embrassades avec Sophia, qui s’empresse de repartir s’occuper de ses résidents touristes.

En fait, elle loue des hospedaje et prépare les repas. C’est là que nous apprenons qu’elle a 65 ans. Le soleil d’altitude vieillit précocement la peau.

Nous quittons le charmant village de Sajama qui est un coup de cœur de notre passage dans le coin.

Après une dizaine de kilomètres de piste nous retombons sur la route principale direction la capitale de la Bolivie : La Paz.

Nous jetons un dernier regard sur la piste du parc et réalisons que nous passons en dessous des 3900 mètres, nos corps ne ressentent plus aucun effet avec l’altitude.

La route est agréable et la curiosité des formations géologiques traversées nous arrête souvent pour en apprécier la beauté des décors.

Une autre curiosité va aussi nous pousser à marquer un arrêt sur une grande ligne droite : les ‘Chullpass’ ou tours funéraires.

Une chullpa est une tour funéraire que construisaient divers groupes Aymara pour abriter les restes momifiés de certains membres de leur société, des notables ou personnes hautement estimées.

Les ‘Chullpas’ étaient faites en adobe avec une ouverture orientée vers l’est en direction du soleil levant.

Le défunt était placé en position fœtale accompagné de différents biens.

Par la suite, nombreuses de ces ‘Chullpas’ ont été pillées à l’exception des ossements qu’on peut encore rencontrer dans certaines.

En fin d’après-midi, nous entrons dans la capitale de la Bolivie : La Paz.

La cité se trouve à 3660 mètres d’altitude et nous arrivons par la ville voisine ‘El Alto’,(4149m) avec une approche qui dissimule la vallée en contrebas, une vue à couper le souffle sur La Paz.

Il n’existe pas de camping ou d’emplacement réservés à des camping-car, ne l'oublions-pas, nous sommes dans le pays 'considéré' comme le plus pauvre de l'Amérique du Sud. Des particuliers offrent un service d'hébergement dans leur jardin clos mais l’accès est presque impossible avec un véhicule ayant un certain gabarit.

Nous nous rabattons vers un endroit qui figure sur l’application Ioverlander et arrivons sur un des parkings ‘long term’ de l’aéroport international de La Paz. Ce n'est pas sans grand effort car pour être arrivés jusqu'ici, nous avons traversé des embouteillages avec des voitures qui venaient de partout. Le clignotant n'existe pas ici, le klaxon le remplace.

Des espaces sont affectés sur ce parking gardé, ce qui s’avère rassurant pour aller visiter la ville.

27 octobre :

Nous partons à pieds visiter le célèbre marché animé de l’immense ‘mercado 16 de Julio’.

Ce marché s’étend sur plus de trois kilomètres et on y trouve toute sorte d’articles à des prix raisonnables, depuis l’alimentaire, l’électronique, l’antiquaire aux pièces détachées auto.

La police est bien présente sur les lieux mais tous les guides en parlent, les vols à la tire sont fréquents, nous sommes dans une capitale ! Aussi nous faisons cette visite avec un vieux téléphone histoire de faire quelques photos et de l’espèce soigneusement rangé dans des poches fermées.

Nous rencontrons aussi de nombreux stands où des cuisinières s’affairent à frire du poisson ou du poulet et servir des plats accompagnés de maïs et pommes de terre.

Nous hésitons à choisir un stand pour éviter une ‘turista’, la propreté n’étant pas au top. Nous nous rabattons finalement sur une petite taverne à l’ambiance authentique et mangeons un poisson grillé avec légumes, un régal ...

Nous aimons beaucoup l’ambiance de ce marché et il nous arrive souvent de discuter avec les locaux. Certains légumes nous sont totalement inconnus ce qui amuse beaucoup les vendeuses assises parterre dans leurs tenues locales. Dans une rue parallèle nous traversons le secteur des pièces auto qui est immense et amusant à voir, on y trouve des tableaux de bord, des moitiés de voitures, des amortisseurs et bien d'autres pièces de rechanges.

Après avoir déambulé dans ce marché durant sept heures, nous prenons le chemin du retour au camping-car en passant dans l’enceinte de l’aéroport pour profiter du wifi et prendre des nouvelles de la famille et du monde.

28 octobre :

Une journée 'chaude' nous attend aujourd’hui avec la visite de la capitale de La Paz, ville la plus haute du monde connue pour sa pollution.

Si nous avons quitté le Chili ‘de justesse’ avec la la plus forte mobilisation ­sociale qu'ait connu le pays depuis Pinochet, nous voici à présent en Bolivie en pleine période électorale.

Le président bolivien sortant Evo Morales était en passe de s'imposer au premier tour face à son adversaire Carlos Mesa (47.08% des voix contre 36.51% selon les résultats officiels).

L'opposition a dénoncé une "fraude honteuse" et annoncé qu'il ne reconnaissait pas les derniers résultats des élections qui donnent le chef de l'Etat vainqueur dès le premier tour.

Nous laissons kokopelli bien gardé et partons prendre un ‘collectivo’ appelé aussi ‘retiro’. Ceux sont des petits bus qui effectuent des liaisons d’un point à un autre de la ville avec des arrêts fréquents. Le chauffeur assure la conduite et l’encaissement des passagers qui montent et descendent avec une mémoire remarquable pour fixer le tarif de la course à la sortie de la personne.

Alors que le véhicule roule à vive allure en direction du cœur de la vallée de La Paz, nous écoutons les conversations des passagers autour de nous.

Partout dans le pays et plus précisément dans les grandes villes se tiennent aujourd’hui des manifestations avec blocages de rues. Ce n'est pas vraiment le bon jour pour se rendre au coeur de la cité mais bon si cela devient trop 'risqué', nous retournerons au camping-car.

Nous descendons devant l’église de San Francisco, une merveilleuse construction qui date de 1835. L’intérieur est finement décoré. Malheureusement aucune photo n'est autorisée.

Sortis de l’église, nous entendons non loin de là des coups de pétards ressemblant à des bruits de canons.

Nous nous approchons et arrivons devant un véritable bain de foule où chaque parti, l’un favorable à Evo et l’autre à Carlos s’affronte de manière pacifique avec la présente des forces de l’ordre au milieu pour éviter tout débordement.

Nous quittons tout ce monde pour traverser le quartier touristique composé de petites ruelles anciennes avec des magasins de souvenirs.

Après un bon petit déjeuner dans un restaurant du coin, nous partons pour le quartier des sorcières qui vend entre autres fœtus de lamas pour enterrer sous sa future maison. Cela semble porter chance et est considéré comme une potion magique contre le mauvais sort etc…

Aujourd’hui ce quartier est devenu le quartier de référence pour acheter les articles de Halloween tant il est vrai que nous sommes fin octobre.

Nous enchainons dans une autre rue où il n’y a que des vendeurs de fruits puis une autre avec articles lumineux et en fin une autre réservée aux coiffeurs etc..

Chaque rue a sa spécificité et on retrouve sur chaque étalage les mêmes produits ce qui nous parait étrange.

Nous profitons de prendre des kiwis, des mangues et des papayes sans oublier des petites bananes au parfum et goût unique.

Pour retourner sur El Alto, nous pouvons reprendre le même moyen de transport qu'à l'aller mais La Paz possède un réseau de téléphérique urbain reliant les villes La Paz et d'El Alto mis en service le 30 mai 2014 appelé 'Mi Téléférico'.

Ce mode de transport nous permet d’avoir un aperçu de la ville depuis la cabine qui peut contenir jusqu’à 10 passagers à la fois. C’est assez amusant et très rapide.

Arrivés à destination, nous sortons du bâtiment et tombons face à un immense rassemblement de partisans pour Evo, des fanfares jouent de la musique d'un côté pendant que d'autres chantent des airs populaires agitant drapeaux, banderoles, les bras en l’air. L’ambiance est pacifique et par curiosité nous nous mêlons à ce bain de foule.

La nuit approche et préférons ne pas rester. Nous retournons à kokopelli et écoutons la radio apprenant que certains axes de La Paz comme bien d’autres grandes villes du pays sont ‘bloqueados’ par des manifestations avec des débordements comme c’est malheureusement bien souvent le cas dans de telles manifestations.

29 octobre :

Nous consultons la presse locale et écoutons la radio. Des mineurs de Potosi sont sur la route pour arriver à La Paz munis de dynamite.

La presse parle d'affrontements avec les forces de l'ordre et des saccages ont éclaté dans diverses régions de la Bolivie. Nous préférons rester à l'aéroport.

Nous passons une bonne partie de la journée à re-planifier la suite de notre prochain périple d'après les récents évènements qui vont creuser un peuple admirable.

Profitant de l'internet de l'espace de l'aéroport, nous mettons à jour le site et rassurons nos familles et amis.

Où sommes-nous :

Prochaine étape : Copacabana au Lac Titicaca.

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