
29 novembre :
Nous voici à Chinchero, un petit village qui appartient à la vallée des Incas. Nous stationnons sur la place centrale à deux pas de la gendarmerie et de l'entrée du site archéologique de Chinchero.
La visite du site sera 'assez' rapide. Nous traversons quelques vastes jardins étagés mais grand regret aucune explication sur le site.' Il aurait fallu prendre un guide' nous répond une personne... Bref nous restons sur notre faim d'autant plus que certaines pierres possèdent des trous de blocs découpés inexpliqués.
En sortant du site, nous passons par les vieilles rues de Chinchero avec rues pavées et arrivons à un atelier de confection de tissus.
La curiosité nous pousse à entrer et sommes reçus avec un autre couple pour assister à des explications sur les pigments naturels utilisés pour colorer les tissus.
L'ambiance est agréable bien que sentant que cette démarche est là pour nous inciter ensuite à faire un achat dans le grand magasin qui juxtapose l'atelier. Mais bon, nous ne regrettons pas cette visite et repartons avec des chaussettes en laine d'alpagas.... Si ici la météo est clémente, il parait qu'en France le froid est bien installé alors autant s'équiper de vêtements chauds.
Depuis deux jours, notre écran de gestion de la chaudière ne répond plus, il affiche que deux icônes leds, un pour paramétrer l'écran d'affichage et l’autre pour régler l’heure. Impossible de lancer la production d’eau chaude ou le chauffage du camping-car.
Dans un élan d’alerte du genre ‘Houston, we have a problem’, je m’empresse de poster un message sur un groupe facebook et merci à Billy, Claude et Jérémie, des connaissances du groupe pour leurs idées rapportées.
Après diverses vérifications sur la chaudière, je poursuis les investigations et en ouvrant le boitier de gestion, je constate qu’une broche est dessoudée.
Nous trouvons rapidement un réparateur dans Chinchero qui en deux minutes ressoude la broche pour quelques sols (un euro). Nous retournons au camping-car, remettons en place le boitier de commande. Hélas nous avons toujours les deux icônes comme auparavant.
Sans doute que la broche dessoudée sous les chocs répétés a court-circuité la partie électronique.
Bref, nous voici sans chauffage et sans production d’eau chaude.
Pour ce qui est du chauffage, cela ne nous pose pas de problèmes, nous sommes à présent au Pérou et allons passer d’ici quelques semaines en Equateur et ensuite en Colombie.
Les températures sont déjà bonnes, 33° voire 35° en journée et allons connaitre plus.
En revanche, pour palier à la production d’eau chaude, il y a des campings. A défaut, nous avons du gaz dans le camping-car et nous chaufferons l’eau. Nos grands-parents seraient fiers de nous de reprendre la pratique qui se faisait d'antan.
Après avoir relativisé ce problème qui n’en est pas vraiment un, nous quittons le village de Chinchero et prenons la direction de Nazca. La distance est de 610 kilomètres et nous allons mettre plusieurs jours pour y arriver. La distance n’est pas énorme en soi mais nous allons emprunter des cols d’altitude, passer de 2000 mètres à 4800 mètres et à voir la carte, la route promet bien des courbes.
30 novembre :
Deuxième jour de route pour descendre jusqu’à Nasca. Nous quittons Abancay, une ville où nous avons fait étape pour la nuit et partons ‘sans regrets’ après avoir fait quelques emplettes. La ville n’est pas des plus accueillantes. Hormis les étals de marché, s’approvisionner dans un supermarché est tout un ‘jeu de piste’ car ils sont rares à trouver. De plus la ville est en plein travaux, les rues principales sont fermées à la circulation sans panneaux indicateurs et il faut deviner la voie de sortie.
Sortis de la ville, nous retrouvons rapidement des paysages magnifiques qu’on pourrait associer à un mélange de la chaine des Alpes et des vallons des Vosges. La route sinue dans une vallée longeant une rivière.
Nous faisons une halte déjeuner sur le parking d’un ancien restaurant et sympathisons avec la propriétaire qui nous fait tout un cours sur ses arbustes du jardin. Nous savons à présent différencier l’arbuste d’une papaye d’un avocatier et d’un manguier.
Un camping-car arrive à notre niveau, voici Nickie et Yves, nos amis qui nous suivent car visiblement nous allons dans la même direction pour Nazca.
La propriétaire du restaurant poursuit son cours et nous offre différents types de bouquets d’herbes aux propriétés médicinales utilisées par les ‘anciens’. Nous voici avec de l’herbe contre le mal de montagne, de l’herbe pour faciliter la digestion, de l’herbe pour lutter contre le diabète.
Nous quittons cette charmante personne avec une ‘pharmacie’ de produits naturels et reprenons la route. Très vite les virages vont s’enchainer les uns sur les autres, nous montons en altitude rapidement, 2500, 3000 puis 4000….. Dépasser un camion qui peine à avancer s’avère être un exploit et il faut faire preuve d’une grande vigilance, bien sur la route est en bon état et le bas côté est assuré par des barrières de protection mais le vide n’est pas loin.

Arrivés à 4200 mètres, nous nous arrêtons à l’entrée d’une tout petit village où a lieu une concentration. A cette altitude, la température est passée de 33° à 12° et nous quittons le short pour enfiler un pantalon long avant de sortir.

Cette concentration des locaux et villages voisins est réunie autour d'une corrida, les murs qui forment l'enceinte sont fait de tas de pierres. C'est une réunion de voisinage et sans mise à mort du taureau, ce qui s’avère rassurant pour continuer à assister au spectacle.
Le taureau est décoré d’un papillon de tissu coloré que les toreadors doivent essayer de retirer avec adresse. Il règne une bonne ambiance, une partie du public est assis sur le mur de pierre tandis que d’autres dansent dans un coin au son de la fanfare qui s’exécute.
Avec nos amis Yves et Nickie nous sommes les seuls ‘blancs’ devant tout ce petit monde au visage coloré par l’air de l’altitude, nous échangeons avec certaines personnes avant de repartir vers nos véhicules et reprendre la route.
Il commence à se faire tard et nous nous arrêtons dans un pueblo à 4400 mètres d’altitude à l’abri du mur d’un restaurant. Les rares maisons sont faites d’adobe et ces habitations sont très vétustes. Les conditions de vie sont rudes ici loin de tout. Nos voisins seront des alpagas et des lamas sur ce magnifique plateau Andin, un décor un peu difficile comme situation non ?!....
01 décembre :
Nous reprenons la route pour notre troisième jour en direction de Nasca en marquant beaucoup d’arrêts avec les magnifiques paysages rencontrées.
La végétation à pareille altitude est rase, on y trouve de minuscules fleurs qui colorent les parterres mais aussi des ‘llalletas’ , sorte de grosse mousse qui rappellent les hauts plateaux Andins parcourus en Bolivie.

En chemin nous croisons beaucoup de camions mais aussi des groupes de moutons, alpagas. Nous serons arrêtés par un troupeau de vaches qui semblent vouloir ne pas rentrer dans la ferme.
La route est tout simplement splendide, on sent l’air pur sur ces hauteurs, nous longeons des lacs en apercevant au loin un vol de flamands roses.
Pas loin de là quelques petites habitations faites en pierre et avec un toit de chaume se détachent du décor. On dirait que c’est le jour de la lessive, les habitants étalent le linge lavé sur les murets de pierre pour les faire sécher. Nous sommes dans ‘l’authentique’, ‘le vrai’ Pérou.

Au fur et à mesure que nous descendons un col très sinueux, la végétation change, le vert de la végétation disparait et laisse la place au beige apporté par la couleur de la pierre.

Nous commençons à entrer dans un désert sec, la température qui ne dépassait pas les 9 degrés ce matin grimpe rapidement, nous voici à présent à 34 degrés. Dans certaines étapes du voyage, il y a une certaine fatigue apportée un peu par le voyage lui-même, ceux ne sont pas des vacances mais un périple de ‘découverte-aventure’. Mais à cette fatigue s'ajoute les variations de pression de passage en altitude et les variations de températures. Mais nous nous en sortons bien dans l’ensemble et ce que nous vivons comme expérience est tellement belle et enrichissante.
Dans l’après-midi, nous arrivons 'finalement' à Nasca… Nous allons stationner devant le domicile de Edgardo, un astronome qui habite Lima mais qui vient souvent ici dans sa maison secondaire pour travailler. Astronome et passionné des fameuses lignes de Nasca, il donne des conférences le soir avec trois séances, la première en français car il maitrise parfaitement la langue suivie d’une deuxième en anglais et la troisième en espagnol.
Nous voici inscrits à la séance de 18 :30 et partons avec lui en taxi. Nous ne sommes pas les seuls et rencontrons d’autres français sur place. Edgardo qui possède une riche connaissance des étoiles nous présente dans le ciel l’alignement des planètes Saturne, Vénus et Jupiter.
Puis au moyen de télescopes installés, nous pouvons tour à tour observer les anneaux de Saturne puis la lune avec ses cratères. C’est un spectacle merveilleux.

Nous sommes invités ensuite à entrer dans le planétarium et prenons place pour une séance animée projetée sur le plafond. Nous entrons dans le domaine des lignes de Nasca et Edgardo nous produit un riche exposé sur ces ‘mystérieuses’ lignes et figures dessinées à même le sol.
Les géoglyphes de Nasca appelés communément ‘lignes de Nasca’ sont de grandes figures tracées sur le sol représentant des animaux stylisés mais aussi de simples lignes longues de plusieurs kilomètres dans le grand désert de Nasca au Pérou.

Ces géoglyphes sont le travail de la civilisation Nasca, une culture pré-inca qui vivait ici 800 ans avant notre ère. Plusieurs théories ont été abordées sur la présence de ces ‘grandes figures géométriques’. Maria Reiche, archéologue allemande, consacra la majeure partie de sa vie dans les années 1900 à l'étude archéologique et à la préservation des géoglyphes.
Bien que certaines figures soient présentées comme étant un calendrier astronomique, d’autres lignes qui auraient servi pour pallier le manque d’eau chronique dans cette région sans oublier la représentation ufologique de piste d'atterrissage pour des vaisseaux extra-terrestres, chacun reste sur son interprétation théorique et alimente le ‘mystère des lignes de Nasca’.
Les outils modernes d’aujourd’hui notamment l’emploi de drones, numérisation 3D, algorithme et traitement d’images permettent de mettre au jour de plus en plus de lignes et figures. Récemment en novembre 2019 de nouvelles lignes auraient été retrouvées, mesurant entre 5 et 100 mètres de long, et représentant des figures humaines et animales.
02 décembre :
C’est une journée de grand repos après ces 3 jours de route pour avoir fait 610 kilomètres, sans doute une des plus grandes étapes parcourues depuis le tout début de notre périple de juin 2018.
Nous passons la journée à sympathiser avec d’autres voyageurs arrêtés au domicile de Edgardo,
nous rencontrons des Colombiens, des Suisses, des italiens, nous profitons de cette pause pour mettre à jour du blog, effectuer du rangement dans le camping-car, et repos sur chaise longue… La journée passe vite.
Pour mieux se rendre compte de cette présence des lignes et figures présentes dans ce désert, nous partons réserver un vol pour le lendemain depuis l’aérodrome de Nasca et profitons du parking de l’aérodrome pour y passer directement la nuit afin d’être sur place.
En arrivant à l’aéroport, nous sommes accostés par les commerciaux des différentes compagnies de vols qui vantent le meilleur service, le meilleur prix, le meilleur vol. Il est difficile de choisir la bonne compagnie. Nous réservons auprès 'Air Brag' avec un tarif négocié et paiement en ‘effectivo’ en dollars.
Le vol est prévu pour 7 :30 afin de profiter d’une bonne lumière du matin avant que la brume de chaleur empêche de distinguer les vues depuis le ciel.
Où sommes-nous :
Prochaine étape : Survol des lignes de Nasca et Oasis de Huacachina