
12 décembre :
Site Archéologique ‘Huaca de la Luna’ :
Avant de passer la ville de Trujillo, troisième ville du Pérou, nous nous arrêtons au site archéologique Moche ‘Huaca de la Luna’ (Temple de la Lune) avec son identique à quelques centaines de mètres plus loin ‘Huaca del Sol’, tous deux construits en adobe.
La culture Moche (aussi appelée Mochica) est une culture précolombienne qui s'est étendue tout au long de la côte nord péruvienne entre l'an 100 et l'an 1400 après JC.
Parmi les deux sites, seul le site de ‘Huaca de la Luna’ est ouvert au public, il tenait lieu de centre de culte. Il est abrité par des toitures métalliques afin de conserver la découverte des diverses structures superposées qui datent de treize siècles.

Comme de nombreux sites, ce temple a été pillé et les tombes découvertes sont celles de prisonniers sacrifiés, la tête coupée suite des combats. Le temple est composé de cinq étages.
Lorsqu’un temple ne servait plus, les Mochicas recouvraient les anciens ornements pour en créer de nouveaux de grande nature.
Les superbes fresques représentent des soldats armés, des araignées, des dragons qui tiennent les têtes décapitées et autres animaux. La visite est faite en petit groupe et commentée en espagnol.

Cette visite nous révèle dans quel état d’esprit vivaient ce peuple avec ces ‘sacrifices’ quelque peu ‘barbares’.
Site archéologique de Chan-Chan :
Sortis de 'Huaca de la Luna', nous faisons une rapide étape dans la ville de Trujillo pour faire remplir la bouteille de gaz.
A priori la dernière recharge que nous allons utiliser sur le continent sud-américain.
Nous nous rendons ensuite à un autre site archéologique situé au nord de la ville de Trujillo : site archéologique de Chan-Chan situé dans la vallée des Moche.
Nous passons par un musée où sont exposées de superbes poteries découvertes sur le site et assistons ensuite à une projection sur l’immensité de cette véritable cité qui figure au patrimoine mondial de l’Unesco et classée comme la plus grande cité au monde faite en adobe.
Chan-Chan est l’ancienne capitale des Chimu, un peuple qui vécut de 900 à 1470 avant J.C. Ce peuple contrôlait la côte nord du Pérou jusqu’à l’arrivée des Incas.
L’unique temple ouvert au public permet d’admirer de longs murs ornés de poissons, de vagues et d’oiseaux marins mais aussi des symboles religieux.
En quittant notre visite, nous rencontrons un chien d’apparence assez curieuse. C’est le chien ‘sans poils’ du Pérou. A l’exception d’une touffe entre les oreilles et au bout de la queue, le ‘viringo’ est chauve. Cette race de chien était très prisée au temps des Mochicas qui en sacrifiaient lors de rites funéraires.
C’est presque la fin de journée, nous réalisons que nous avons ‘accéléré’ notre timing avec deux sites visités tout en ayant assuré l’intendance de kokopelli.
Nous nous posons dans un camping en bordure de mer dans une station balnéaire qui s’appelle Huanchaco.
C’est le paradis de retrouvailles des surfeurs qui affrontent les plus longues vagues au monde. Dans cet ancien village de pêcheurs la pratique de la pêche se fait encore avec des embarcations faites en ‘totora’ (roseaux qui poussent dans les zones marécageuses). Les pêcheurs partent vers le large et reviennent en surfant avant de placer leurs ‘caballitos’ le long de la corniche pour les sécher.
13 décembre :
Nous quittons le camping après une sérieuse intendance, Sylvie s’occupe du linge et du nettoyage intérieur. Pour ma part, je nettoie l’extérieur de kokopelli profitant d’une distribution d’eau à proximité.
Le plein d’eau est fait, le gaz aussi, nous pouvons partir…
Nous revenons sur nos pas à proximité de Trujillo et passons au site archéologique de Arcos iris. La visite est assez rapide. Nous parcourons à pied l’enceinte du parc restaurée en longeant des remparts faits en adobe.
Certaines façades possèdent encore des illustrations.
Nous rencontrons un couple français et échangeons un petit moment avant de reprendre la route vers le nord.

Sur la route nous sommes surpris par un véhicule qui transporte des cannes à sucre et en plus de son débordement de constater que ce camion passe à un péage pour emprunter l'autoroute.

La route longe de vastes cultures de canne à sucre et de champs de riz qui font penser un peu à des pays d'Asie comme la Thaïlande. La chaleur est bien installée, le thermomètre dépasse les 33°C.

Nous faisons une halte pour faire le plein de ‘vitamines’ avec des fruits de production locale et repartons en savourant un bon jus frais d’une noix de coco.
Nous quittons l’axe principal pour une route faite de poussière, de trous et d’obstacles. La piste est longue de onze kilomètres. Kokopelli nettoyé le matin même perd rapidement toute sa beauté extérieure.
Nous arrivons finalement dans un tout petit village retiré : Sipan.

Nous nous installons sur le parking du site archéologique. Le site est gardé jour et nuit par un sevice de police car des archéologues continuent à percer les secrets laissés par l’histoire.
Nous nous enregistrons avec nos passeports et garons kokopelli pour la nuit.
14 décembre :
Pour avoir dormi sur place, nous sommes les premiers à visiter le site archéologique de Sipan.
En attendant l'ouverture du site, nous nous promenons aux alentours au milieu de champs de bananiers et de papayes.

La visite débute par la visite d’un musée où sont exposées poteries, bijoux, habillements et autres trésors.
Nous quittons ensuite cette salle climatisée pour marcher sous une chaleur accablante et arriver devant deux pyramides tronquées.
À la mort de hauts dignitaires Moche, des funérailles étaient organisées dans la pyramide et des hommes, femmes et enfants, des domestiques étaient sacrifiés et destinés à être inhumés dans la même tombe.
La plus petite ‘Huaca Rajada’ a permis de remonter au jour les sépultures de nombreux gouverneurs comme le ‘Señor de Sipán’ sans doute honoré comme un dieu il y a 1700 ans à en croire la richesse de bijoux et trésors découverts à ses côtés.
Nous suivons un sentier balisé jusqu’à la plateforme dominant ‘Huaca Rajada’ en longeant les profondes excavations. On y découvre le ‘Sacerdote’, personnage religieux central de la culture Moche et le ‘Viejo Señor de Sipán’.
La tombe principale du ‘seigneur de Sipan’ qui date de l’an 350 a été découverte en 1988. Aujourd’hui sa sépulture est visible dans le musée de ‘Tumbas reales de Sipán’ situé à Lambayeque, un des plus beau musée que nous ayons fait au Pérou. Il héberge entre autres les fabuleux trésors de la civilisation Moche.

La tombe exposée au musée est à l’identique du site sur lequel le ‘Senor de Sipan’ a été trouvé. Garni de biens et de provisions stockées dans des poteries pour le voyage, le gouverneur est enterré la tête au sud et ses yeux et bouche sont couverts de bijoux d’or.
Autour de sa dépouille reposent les corps de deux femmes, de gardiens, deux enfants de deux lamas à la tête coupée et même un chien.
Le long d’un mur du musée, des vitrines exposent les découvertes réalisées dans une autre tombe, celle du ‘Sacerdote’. Ce personnage central de la culture Moche officiait les cérémonies religieuses et sacrées.
Sortis du musée, nous nous rendons dans un ecolodge pour profiter de la piscine et préparer la suite du périple.
Où sommes-nous :
Prochaine étape : la côte nord du Pérou