Visite d'une 'finca' de café
- Jo et Sylvie
- 27 janv. 2020
- 5 min de lecture

22 janvier : Après les douloureux ‘au-revoir' avec Anouar et Kika, nous revoici de retour sur la panaméricaine et nous continuons vers le nord de la Colombie. Peu de temps après nous faisons déjà un premier arrêt.

Depuis quelques kilomètres nous croisons des vendeurs d'ananas sur le bord de la route et nous salivons a l’idée d'en déguster un. Nous nous arrêtons et avons que l'embarras du choix, tous dégagent un riche parfum sucré. La vendeuse nous propose de nous le couper en tranches, ce qui facilite le travail et un instant plus tard nous voici partis avec un ananas très juteux et sucré.

Alors que nous avançons nous sommes intrigués une fois de plus par la présence de militaires armés en bordure de route. Nous ralentissons et ils nous saluent comme pour nous souhaiter bonne route, certains nous font signe avec le pouce comme pour nous dire ‘tout est ok'…. Plus loin nous nous arrêtons devant une patrouille pour en savoir plus. Ils nous expliquent qu'ils sont présents pour notre sécurité. Bon cela nous rassure mais encore….à avoir un fusil mitrailleur en main, peut-être que la région présente des risques de ‘guerrieras'…

Sur la route nous voyons tout type de véhicules depuis des 'road-trains' comme en Australie, ceux sont des camions tractant de nombreuses remorques, ici le contenu est de la canne à sucre.

Après quelques heures de route, nous entrons dans une riche région de la Colombie, pas celle de la culture de la marijuana mais de la culture du café. La route qui devient étroite longe de vastes champs de bananiers aux larges feuilles. Partout nous rencontrons des pancartes de ‘finca’, domaine de culture du fameux café Colombien.
Nous choisissons de nous rendre dans une finca thématique (merci les Amis, les Pauz ailleurs pour l'info). Après un sentier étroit pour ne pas dire très étroit nous arrivons chez ‘Xavier et Anna', propriétaires de la finca ‘La Divisa'.
Xavier nous accueille avec de grandes embrassades pour nous souhaiter la bienvenue. C'est un survolté, il ne parle pas il avale les mots, il les engloutit, il saute et enchaîne d'une phrase sur l'autre. On se demande si enfant, il n'a pas été nourri au café au lieu du lait...
Nous avons du mal a le comprendre mais il est tellement sympathique que nous abandonnons l’idée de lui rappeler de parler plus lentement.

Ils nous présente son épouse Anna et faisons la connaissance d'autres personnes comme Paula, une amie de la famille qui peint les murs des chambres louées. Non loin de là, deux ouvriers sont occupés à construire d'autres habitations. L'un d'entre eux est très curieux de nous voir. Il nous pose des tas de questions sur notre voyage et sur l’aménagement de kokopelli. C'est une personne très agréable avec qui nous prenons plaisir à discuter.
Javier nous présente ensuite sa propriété qui dure de père en fils qui s’étend sur plusieurs hectares, il nous parle de ses quarante vaches et de sa culture de café. Nous apprenons que de nombreuses finca produisent du café aujourd'hui de manière intensive destiné à l'exportation, business, business….
Certaines de ces finca n'ont pas adhéré à ce système et préfère privilégier une production organique associé à une clientèle désireuse d'avoir du ‘vrai' café sans traitements. C'est la politique suivie par Xavier avec sa finca thématique. Nous planifions avec lui une visite de sa propriété pour le lendemain.
23 janvier : Après une nuit bien calme réveillé par le chant du coq et les aboiements des six chiens, nous déjeunons sur la terrasse qui surplombe le domaine. Cette atmosphère campagnarde est très agréable et reposante mais pas pour longtemps.

Xavier vient nous rejoindre et à nouveau nous devons redoubler d'efforts a le comprendre. Savourant un riche café corsé de sa production Il nous nomme chaque oiseau qui vient s'alimenter aux abords de la propriété. Nous l'écoutons avec plaisir, Xavier est un passionné de la nature.

En attendant de rejoindre un groupe de visiteurs, nous partons explorer le domaine en enjambant une clôture. Tout autour de nous, il n'y a que des collines de bananiers et de cafetiers. Le long de la clôture nous rencontrons de grands avocatiers. Ce pays est très riche en fruits.

Nous entendons un appel, depuis la terrasse Xavier nous fait signe de le rejoindre. Un groupe de touristes vient d'arriver. Nous nous joignons à eux et faisons leur connaissance. Les pays représentés sont l'Italie, le Venezuela, la Colombie et nous la France….

Nous enfilons des bottes et Xavier remet à chacun un manche à balais. Allons-nous faire la danse du balai…..pas du tout, nous allons partir pour une visite approfondie de son domaine durant deux bonnes heures. Réunis sous une tonnelle en bois, il nous explique le processus de production du café.
Les graines arrivées a maturité de couleur rouge sont cueillies et passées dans une machine qui sépare la coque de protection de la graine. Cette graine fraîche est séchée naturellement au soleil durant trois jours. Elle est séparée a nouveau de sa fine pellicule qui l'enveloppe. Les grains de café sont ensuite torréfiés puis moulus. Ainsi né le café que nous buvons au quotidien.
Il existe une autre technique qui rend le produit final plus coûteux car long dans le processus. Les graines de café cueillies sont séchées naturellement durant des semaines ce qui permet au grain de "s'enrichir" et conserver l'arome. La coque est ensuite séparée et le grain est torrefié.

Nous partons ensuite en groupe explorer les cafetiers. Xavier nous explique que les cafetiers produisent deux fois dans l’année et que les arbustes subissent une taille a un mètre de manière à faciliter la récolte, un peu comme les champs de vignes.

Nous rentrons ensuite dans une végétation qui devient de plus en plus épaisse et assistons à une présentation de chacune des plantes présentes aux fleurs magnifiques.

Au fur et à mesure que nous avançons dans la forêt, le sentier devient de plus en plus boueux et apprécions a juste titre les bottes et le ‘manche a balai' fourni au départ. Nous apprécions aussi de s'être protégés avec un répulsif anti-moustiques', le milieu humide dans lequel nous nous trouvons est le coin préféré de ces bestioles.

Nous arrivons à une rivière et enjambons racine sur racine pour continuer notre visite transformée en ‘parcours du combattant’. Le spectacle est remarquable avec la diversité des plantes qui poussent au milieu de bambous.



Nous apprenons que les bambous commencent par pousser en formant une pointe enveloppé d'une pellicule de protection. L'arbre devenant adulte, cette couche marron tombe donnant l'aspect final du bambou que nous connaissons.

Après deux heures d’une balade très enrichissante, nous revenons au domaine pour savourer un bon rafraîchissement fait de plantes aromatiques. Nous partons ensuite dans le 4x4 de Xavier à quelques kilomètres de là dans un restaurant où notre table nous attend.

Nous savourons un excellent repas en compagnie des autres personnes du groupe.


Revenus à la ‘finca’, nous achetons quelques paquets de café, immortalisons quelques photos, notre voyage se poursuit et devons quitter ce merveilleux endroit. Xavier apprécie beaucoup le camping-car et souhaite venir dedans jusqu'à la route principale.
Nous garderons un très bon souvenir de cette ‘finca’. Nous avions appris à faire du chocolat lors de notre incursion en Amazonie et à présent nous avons appris la fabrication du café.
Où sommes-nous :

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