Cape St Mary's
- Jo et Sylvie
- 23 mai
- 4 min de lecture
23 mai :
Après une excellente nuit à Bride's dans le sud de la péninsule d'Avallon, nous partons en direction de Cape St Mary's.
Cape St Mary's est une réserve ornithologique encore peu connue et pour cause, ce paradis qui mérite grandement le détour pour tout amateur de nature, de photographie et de tranquillité se situe tout en bas de la péninsule d'Avalon. Pour s'y rendre, il faut la savoir, la route est longue mais je me répète, c'est un véritable paradis.
Il y a cependant un autre point - le côté négatif - c'est que la route n'est pas des plus belles, mal entretenues, rongées par le sel et la neige de l'hiver, elle ressemble sur une bonne portion à un champ de bataille. Il faut jongler sans arrêt de gauche à droite pour éviter de gros trous sur la chaussée sans compter les montées et descentes à travers une végétation absente de résineux.

Nous arrivons à Cape St Mary's et Chris, il fait un froid glacial en bordure de l'océan, emmitouflés comme des esquimaux, nous passons par le centre d'information.
Chris, un ranger nous explique le circuit de la visite permettant d'accéder aux différents sites d'observations des oiseaux et nous renseigne aussi sur la conduite à tenir, ne pas s'écarter des chemins et faire attention aux bords des falaises.
Alors que nous marchons sur un sentier côtier, les nuages se dissipent et laissent peu à peu place au soleil. Nous voici une fois de plus chanceux car avoir fait autant de route pour y voir ces merveilleux oiseaux sous la pluie n'aurait pas été marrant.
Ces falaises découpées rappellent un peu les falaises de Moher en Irlande, aussi accidentées avec la couleur de la roche et la végétation rase sur le plateau. En chemin on aperçoit encore le phare et le centre d'information loin derrière nous. Au fur et à mesure que nous avançons, nous entendons les cris répétés de ces oiseaux qui nichent à flanc de falaise tandis que d'autres volent tout en décrivant un cercle.
Nous arrivons à un premier point, camp élu des mouettes, le spectacle est merveilleux malgré une odeur de fiente qui règle autour de nous. on entend que des cris rauques, semblables à des ricanements plus ou moins longs. Mais nous ne sommes pas venus que pour voir des mouettes. Nous reprenons le sentier principal pour arriver au 'must' de cette visite.
Nous voici à présent devant un véritable théâtre de la nature. Face à nous ce n'est pas moins 20000 fous de Bassan qui sont là perchés sur un plateau de falaise à une trentaine de mètres de nous. Ca crie dans tous les sens, çà vole dans tous les sens, nous sommes au premier plan et en plus les seuls spectateurs pour l'instant. On aperçoit des fous de Bassan replier les ailes pour se mettre en 'V' pour plonger dans les eaux froides de l'océan pour en ressortir avec un poisson. Ils peuvent plonger à une profondeur de 30 mètres. Nous ne savons plus où regarder tant les scènes de leur quotidien sont multiples.
Certains couvent sagement sur un nid et se relaient avec son partenaire pour aller pêcher. D'autres se disputent la place. On assiste aussi à des parades nuptiales très spectaculaire et très codifiée. Le mâle étire son cou vers le ciel en émettant des cris rauques. Il attire ainsi l'attention d'une femelle.
Quand un couple se forme, les deux partenaires se frottent doucement le bec et effectuent des gestes synchronisés comme balancer la tête tout en utilisant des cris pour séduire et repousser les éventuels rivaux.
Sans aucune gêne apparente même devant nous, ainsi va la nature, certains copulent, le mâle grimpe sur le dos de la femelle tout en utilisant ses ailes pour garder l'équilibre car les fous de Bassan sont grands et leurs pâtes palmées ne facilient pas cette manoeuvre sur un nid étroit.
Puis nos yeux se dirigent vers le ciel où des oiseaux passent en frôlant nos têtes. Beaucoup décrivent un vol circulaire, certains cherchent à freiner leurs courses, rappelés par leur partenaire d'autres continuent à voler. Certains se préparent à entamer leurs plongeons dans l'océan et en ressortir avec un poisson.
On se croirait devant la projection d'un film de la guerre 39-45 où des avions de chasse s'affrontent en duel. Ils sont si nombreux qu'on se demande comment ils arrivent à s'éviter. Il est très difficile de les capturer en photos au passage.
Sur un autre côté de la falaise, nous apercevons un autre type d'oiseaux : Le guillemot de Troïl et guillemot de Brunnick.
Ce sont des oiseaux marins grimpants noir et blanc qui nichent aussi en colonies très denses sur des falaises. Ils portent le surnom de pingouins volants. A Cape St Mary's, un Guillemot de Troïl sur cinq présente un cercle oculaire blanc avec une ligne qui s'étend vers l'arrière. Curieusement, ils ne font pas de nid et l'oeuf qui est pondu restera à même la roche.

Nous quittons tout ce monde pour regagner le centre d'information et passer par un petit musée, très détaillé pour en savoir plus sur tous ces oiseaux comme leur migration en Floride où au Mexique durant les périodes hivernales.
Nous reprenons ensuite la route en direction de St John's, capitale de l'île de Terre Neuve. En chemin nous faisons une halte déjeuner dans un tout petit port de pêche du nom de Branch.
Branch possède une riche histoire du temps passé. Il faut remonter au 19e siècle, Branch a été établi par des pêcheurs irlandais catholiques venus du sud de l'Irlande. Avec une économie basée sur la pêche à la morue, Branch a connu des glorieuses années. Aujourd'hui, beaucoup de maisons sont soit abandonnées soit maintenues par des pêcheurs locaux.
En chemin, nous rencontrons des camions au look 'américain' mais une belle surprise aussi. Alors que nous nous sommes arrêtés pour faire un point route, à deux pas de nous, un jeune orignal cherchait à traverser. Moteur coupé, stationné sur le côté et gardant une certaine distance nous l'avons laisser poursuivre son chemin.
De superbes photos
Bonne continuation
Coucou
Vous allez aller au grand rassemblement de Rem Turgeon dans les environs de Québec ?
Merci pour votre partage
Bonne continuation
Bon sang que c'est beau ... à ce rythme je vais attraper un ulcère à me ronger les sangs avant notre futur départ que j'espère en Avril prochain .... Soyez prudents et bonne route