Devils Tower

12 octobre :

Après une bonne nuit de sommeil, nous n’arrêtons pas de repenser au spectacle powow d’hier et surtout la chance d'avoir pu y assister. C’était magique, grandiose, de l’authenticité à l’état pur.

Nous reprenons la route après un plein de courses et roulons toujours vers l’ouest en se rapprochant peu à peu du plus célèbre parc américain qu'est le Yellowstone. Les températures chutent énormément, le thermomètre frôle les 3 degrés par moment.

Dire qu’il y a une dizaine de jours en arrière, on se baignait encore dans les eaux des Grands lacs. L’automne est de plus en plus marqué ici et nous quittons short et t-shirts pour se couvrir plus.

Les paysages changent, le ciel est orageux et le gris se marie très bien tout en accentuant le contraste sur les grandes plaines aux tons rougeâtres ou jaunes.

Nous quittons la highway (autoroute) pour s’arrêter à l’office de tourisme d'un nouvel état, nous venons de quitter l’état du Sud Dakota pour entrer dans l’état du Wyoming.

Bien sur avec le shutdown que les USA connaissent, les bureaux sont fermés et il y a cependant dans un local accessible, de la documentation touristique et des guides de voyages.

Bon on ne va pas se plaindre de ne pas pouvoir payer notre entrée même avec le pass annuel mais il ne faudrait pas trop que cette manoeuvre politique du shutdown dure trop longtemps quand même. Le dernier date de fin 2018 et avait duré plus d'un mois. Beaucoup de parcs nationaux avaient connu de la dégradation et du vandalisme.

Muni d'un stock de brochures à lire et de cartes sur le Wyoming, nous prenons ensuite une route dans l’intérieur des terres pour se diriger vers notre prochaine destination : Devils Tower (ou Tour du Diable).

Arrivés sur place, même constat, personne au poste d’entrée et du coup nous pouvons continuer et visiter le parc sans payer.

Devils Tower, c’est une formation rocheuse spectaculaire située dans le nord-est du Wyoming. C’est l’un des sites naturels les plus impressionnants du pays et le premier monument national américain, désigné par le président Theodore Roosevelt en 1906.

Devils Tower est un monolithe volcanique haut d’environ 386 mètres au-dessus de la plaine environnante. Il s’agit du cœur solidifié d’un ancien volcan, dont les roches extérieures ont été érodées au fil des millions d’années, laissant apparaître la colonne centrale. Sa surface est caractérisée par d’immenses colonnes verticales hexagonales, formées par la contraction du magma en refroidissant.

Nous abandonnons Kokopelli-2 sur le parking et partons à la découverte de cette curieuse formation pour le moins étrange à travers un sentier de randonnée faisant qui fait le tour du monolithe.

C’est aussi un haut lieu de l’escalade, avec plus de 200 voies d’ascension et celles-ci sont règlementées.

Le site  possède une signification culturelle et représente un lieu très sacré pour de nombreuses tribus amérindiennes (Lakota, Cheyenne, Crow, Arapaho, Kiowa, etc).

Chaque année, au mois de juin, plusieurs tribus d’amérindiens se rassemblent autour de Devils Tower pour célébrer le Sundance (Danse du Soleil), attacher des rubans de prière colorés dans les arbres, symboles de souhaits, de guérison ou de gratitude, déposer du tabac enveloppé dans du tissu, de la sauge ou des plumes, offrandes au Grand Esprit.

Ces traditions sont encore vivantes aujourd’hui, et par respect, les visiteurs sont invités à ne pas toucher aux offrandes ni à escalader la tour pendant les périodes cérémonielles.

Depuis Rapid City où se tenait le powow le week-end dernier, certains amérindiens venus d’états lointains des USA  font le détour jusqu’à ce lieu sacré de Devils Tower avant de repartir.

Il existe une légende en rapport avec les lignes de Devils Tower.

Sept jeunes filles indiennes jouaient dans la prairie. Soudain, elles furent poursuivies par plusieurs ours. Terrifiées, elles coururent jusqu’à un gros rocher et prièrent le Grand Esprit de les sauver.

Entendant leur appel, le rocher se mit à s’élever vers le ciel, emportant les filles hors de portée des ours. Les animaux, furieux, se dressèrent contre la pierre et la griffèrent de leurs puissantes pattes, laissant de profondes marques verticales tout autour du rocher.

Les filles continuèrent à monter jusqu’à disparaître dans le ciel, où elles devinrent les sept étoiles des Pléiades. Quant au rocher, il resta sur Terre, marqué à jamais par les griffes de l’ours.

C’est une très belle légende ….

Mais la renommée de Devils Tower ne s’arrête pas là. Elle a connu un vif succès en 1977 avec le film de science-fiction “Rencontres du troisième type” de Steven Spielberg, où la tour sert de lieu de contact avec les extraterrestres. Le monolithe prend une teinte rougeâtre et au risque de ne pas voir arriver une soucoupe volante (rires), nous reprenons la route durant 50 kms plus loin dans la ville de Sundance et y passer la nuit.