Port au Choix

Le 13 mai :

Il règne toujours un vent glacial dehors. En même temps, en venant dans cette partie subarctique du globe, nous étions bien conscients de ne pas y trouver des températures caniculaires et des palmiers.

Aujourd’hui, ce n’est pas le jean que nous allons enfiler, ni un pantalon de randonnée mais bien le pantalon de ski de manière à avoir bien chaud pour aller visiter Port au Choix et comprendre ce nom pour le moins amusant !

En consultant différentes sources, nous avons trouvé peut-être la signification de ce sympathique nom donné à cette ville. Le nom 'Port au Choix' viendrait du français, signifiant littéralement 'port de choix' ou 'port préféré'. Il est probable que les prêcheurs français venus s'installer au 16 e et 17 e siècle aient nommé cet endroit ainsi en raison de sa position avantageuse.

Nous stationnons Kokopelli-2 devant l’office de tourisme.  Il y a personne sur le parking. Bien couverts, nous partons pour une bonne balade vers ‘Philip’s garden’, le lieu historique de Port au Choix.

Le sentier traverse des zones humides couvertes de bruyère, des pontons et des escaliers faits de bois permettent un accès facile et rendent cette balade agréable.

A proximité, il y des lacs, ce n’est pas ce qui manque ici au Canada, des lacs dont le bleu se contraste avec les plaques de neige. Le chemin est très bien aménagé. Nous traversons des forêts et tout en marchant, nous jetons souvent une regard de gauche à droite pour s’assurer qu’il n’y a pas d’ours dans les parages. Nous poursuivons la visite dans un autre côté de Port au Choix.

A l’an 2000 avant J.C, l’est de l’Arctique Canadien était occupé par un peuple que les archéologues ont baptisé ‘Paléo-esquimaux’, et dont on trouve sur Terre Neuve les sites d’occupation les plus méridionaux. Deux grands villages habités à longueur d’année ont été explorés à Philip’s garden, l’un datant de 500 à 100 avant J.C et l’autre de l’an 100 à 600 de notre ère.

Dans les deux cas, les archéologues ont découvert des vestiges bien préservés d’outils, d’armes et d’os.

A la pointe de la presqu’île où se dresse le phare de Port au Choix, on y trouve une représentation de deux esquimaux, une mère et sa fille en train de tisser.

Plus loin face à l’océan, on y trouve deux autres figurines sur ce peuple esquimaux, un chasseur et son harpon dans une barque et un peu plus loin la figurine de deux chasseurs qui peinent à tirer la proie d’un phoque.

Nous allons garder un bon souvenir de Port au Choix qui mérite la visite pour son passé et la curiosité du coin.

Il est temps de rentrer et de poursuivre la route vers le nord de l’île. En quittant Port au Choix, on aperçoit avec surprise la présence de rennes qui broutent à proximité d’une maison. L’herbe fraîche de la pelouse représente un aliment riche pour ces animaux en cette sortie d’hiver.

La route que nous empruntons est parsemée de trous qu’il faut éviter à tout prix. Un problème dans la direction du véhicule serait fatal à la poursuite du voyage.  Nous traversons des décors magnifiques pour ne pas dire sublimes, des lacs encore gelés, de larges bandes de neige au milieu de forêts de sapins.

A nouveau la présence de renne nous poussera à s’arrêter pour mieux observer cet animal. Nous oublions le froid qui règne dehors, savourant la chance d’être ici et assister à ce merveilleux spectacle.

En fin de journée, nous arrivons à Englee, un petit village de pêcheurs isolé de tout situé en bordure d’océan. Avec nos jumelles, nous apercevons nos premiers icebergs. Poussés par la tempête du vent qui a sévi il y a quelques jours, ils se sont éloignés des côtes. Mais notre découverte de Terre Neuve n’est pas finie et comptons bien en voir de plus près lorsque nous passerons par Twillingate, situé à près de 400 kms d’ici, un village baptisé comme étant la capitale mondiale des icebergs.

Et comme d'habitude, nous bivouaquons dans un endroit du village à l'abri du vent