Rimouski

La route côtière Gaspésienne qui sépare le parc National Forillon à Rimouski peut paraître agréable sauf que la région connait souvent des périodes de brume, ce qui gâche un peu le paysage. Aussi autant avancer dans notre périple et profiter d'une meilleure météo.

En chemin certains arrêts agréables nous poussent à faire des étapes notamment en arrivant à mi-chemin à Matane (48°51′00.23″N 67°32′55.4″W pour JM.L )pour deux raisons.

La première c'est que nous envisageons de traverser le fleuve Saint Laurent pour atteindre la rive nord du Québec.

Il existe quatre villes qui assurent une liaison par ferry ('traversier' en Québécois).

Le problème est que nous sommes en période des grands départs de vacances ici au Canada, un peu comme en France et que les places en ferry sont réservées depuis de longues dates.

Nous interrogeons l'office de tourisme de Matane puis directement la compagnie maritime.

Par chance, nous trouvons une place pour Kokopelli-2 pour mercredi matin au départ de 'trois pistoles', ce qui nous laisse du temps pour visiter les alentours.

La deuxième raison est une des plus agréable.... revoir un ami de Matane, connu lors d'un voyage au Québec en 2002. Cela fait drôle de se revoir après 23 ans. Nous sommes toujours restés en contact et c'était l'occasion de se saluer au passage avant de poursuivre notre périple.

Nous arrivons à Rimouski avec son phare emblématique et la maison du gardien.

Situé à courte distance se trouve l'une des attractions les plus populaires qui est le sous-marin Onondaga. C'est un véritable sous-marin de la Marine Canadienne que l'on peut visiter au Site historique maritime de la Pointe-au-Père.

C'est un sous-marin long de 90 mètres d'attaque diesel-électrique qui était en service de 1967 à 2000 pour la Marine royale canadienne.

Aujourd'hui il est devenu un musée flottant accessible au public. La visite se réalise avec un audioguide et nous plonge dans la vie des sous-mariniers. Nous passons par des cabines exiguës, puis par la salle des machine, le poste de commandement, les systèmes de navigation et lancement des torpilles.

Après cette visite, nous passons par le musée de l’Empress of Ireland, un remarquable musée qui relate une tragédie survenue ici tout proche de Rimouski.

Le paquebot de la compagnie canadienne Canadian Pacific Steamship Company avec 1500 passagers quitte le port de Québec pour Liverpool le 29 mai 1914. Par sa taille il est surnommé le « Titanic canadien ».

Vers 2H00 du matin, dans une brume épaisse, au large de Pointe-au-Père, près de Rimouski, sur le fleuve Saint-Laurent, l’Empress entre en collision avec un navire norvégien transportant du charbon : le Storstad.

Le Storstad perce la coque de l’Empress du côté tribord, l’eau s’engouffre immédiatement et le navire coule en seulement 14 minutes. L'eau glacée du fleuve et la rapidité du naufrage ont empêché une évacuation efficace. Ce fut l'une des pires tragédies maritimes canadiennes de l'histoire du Canada avec seulement 450 survivants. La presse à l'époque en avait moins parlé car tout le monde avait encore en tête la tragédie du Titanic.

Ce n'est qu'en 1960 que des fouilles ont été entreprises malgré les eaux froides, mauvaise visibilité et courant fort. La visite du musée est poignante et se déroule en deux étapes, une projection d'un film d'une vingtaine de minutes qui explique la vie du bateau jusqu'à son destin final. Nous en ressortons avec la gorge nouée et avec beaucoup d'émotion pour ensuite passer par le musée où des artefacts sont exposés. Une véritable 'passionnée d'histoire' du musée répond à nos questions complémentaires comme sur la récupération des rescapés, l'état actuel de l'épave....

Sortis du musée, nous passons la nuit à proximité devant le fleuve du St Laurent.