Route du littoral Acadien
- Jo et Sylvie
- 15 juin
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 4 jours
12 juin :
Arrivés sur le continent et de retour dans la province du New Brunswick, voici que nous avons mal choisi notre bivouac. Nous avons passé la nuit pas très loin d'un axe routier où circulent des camions qui se rendent sur l'île du Prince Edouard. Il y a des nuits comme ça où ce n'est pas toujours un coin paradisiaque ou tranquille qu'on trouve lors d'un voyage au long cours.

En reprenant la route pour Cap Pelé, nous apercevons de nombreuses pancartes de 'fisheries', usines de traitement du poisson.
La curiosité est vite prise pour quitter l'axe central et se diriger en direction d'un site et tenter une visite.
Le patron nous accueille et nous explique le processus du fumage du poisson, une tradition culinaire en Acadie.
C'est une méthode ancestrale de conservation et aussi un savoir faire artisanal qui donne un goût unique et savoureux au poisson.
Le hareng est mis au sel dans une saumure puis séché à l'air libre avant d'être placé dans un fumoir au bois. C'est une visite très intéressante hormis qu'après la visite du fumoir, nos vêtements s'imprègnent d'une odeur tenace.
Nous repartons avec un cadeau offert par le patron qui nous explique comment le manger.
Nous reprenons la route de la côte acadienne qui est l’un des joyaux culturels et naturels du Canada atlantique. Cette région est reconnue pour son patrimoine acadien vivant, et ses villages accueillants. Partout, on remarque une touche personnelle mettant en valeur la fierté des habitants pour le drapeau français. Tout est prétexte pour maintenir les trois couleurs 'bleu, blanc, rouge'. cela va des poteaux électriques, aux chaises de jardin, aux boites aux lettres et bien d'autres encore...
Nous arrivons à Shédiac un incontournable de la côte. Cette ville se proclame 'capitale mondiale du homard'. On y trouve le plus grand homard du monde à travers une sculpture géante célèbre pour les photos.
C'est curieux de voir qu'ici les gens parlent français, un français pas toujours évident à comprendre cependant, c'est en fait un mélange de mots et d'expressions entre l'anglais et le français.
La majorité des habitants sont francophones acadiens. Nous faisons une brève balade dans la ville préférant les espaces naturels. Mais nous sommes confrontés à un problème, beaucoup de maisons possèdent des terrains donnant sur la mer et il est difficile de se rendre en bordure de mer.
Plus loin, nous arrivons à Bouctouche, un autre village fièrement acadien où l'on parle français au quotidien. Ce soir, à la nuit tombée, nous allons nous rendre au site Akadi Lumina pour assister à un spectacle.
Nous passons par petits groupes à travers un sentier lumineux d'environs 1.5 km en pleine nature dans une forêt à peine éclairée. Au fur et à mesure que nous avançons, on assiste à une expérience immersive qui combine lumière, musique, narration et technologie pour raconter l’esprit de résilience du peuple acadien d’une façon poétique et sensorielle.
On se laisse aller dans un environnement de rêve, d'irréel, d'histoires maritimes, de luttes sociales et de la vie quotidienne de l'Acadie à travers des sons, des scènes richement orchestrées.
Le spectacle est très bien fait avec un personnel au top pour nous guider à travers cette expérience. De retour au centre du site, nous faisons une pause autour d'un feu de camp tout en écoutant de la musique acadienne.
13 juin :

Nous quittons Bouctouche assez tard après une bonne nuit de sommeil.
Nous effectuons une intendance de Kokopelli2.
Notre première visite du jour va se faire à la sortie de la ville pour découvrir un Eco-Centre : 'la Dune de Bouctouche'.
Sur le parking, un vieux bus 'typique' des années 80 toujours en fonction nous amusera beaucoup comme la présence d'un raton-laveur.
Ce qui rend cette dune unique c'est sa longueur de 12 kms qui est en constante évolution. Elle est accessible depuis une passerelle en bois avec belvédères et panneaux d'interprétation.
Nous reprenons ensuite la route du littoral Acadien qui nous amène à un parc national du Nouveau Brunswick. C'est un lieu remarquable pour des activités en plein air.

Nous nous arrêtons au poste de péage pour régler le droit d'entrée du parc et discutons un long moment, un très long moment même avec le gardien qui est très sympathique.
Nous aimons beaucoup son humour et son accent 'franco-anglais'. Il nous renseigne sur les différentes parties du site à visiter et nous met en garde sur la présence d'ours.
Nous laissons Kokopelli2 sur un parking et discutons à nouveau avec un autre ranger qui nous indique les coins où il y a des ours noirs en ce moment. Passé ce petit échange, nous partons pour une balade accessible via une passerelle en bois donnant sur la mer. Nous assistons à des plongeons de sternes qui tentent de capturer un poisson. Plus loin c'est un héron qui reste immobile prêt à saisir une chance de plonger son bec dans l'eau pour attraper un poisson.
Revenus au parking, nous partons pour un autre site du parc en glissant dans notre sac à dos, notre bombe répulsive d'ours, ne sait-on jamais....
Cette balade va nous amener par un sentier aux tourbières de Kouchibouguac. C'est une zone humide où l'eau stagnante empêche la décomposition des matières végétales. Au fil du temps, cela donne un sol spongieux et un riche habitat pour des plantes comme des sphaignes (mousses), quelques lichens mais aussi des plantes carnivores comme les sarracénies, une plante carnivore qui dévore les insectes.
découvrir tout un secteur du parc composé de tourbe.
Nous reprenons la route pour quitter le parc et une voiture nous croise et nous fait signe de s'arrêter. Nous retrouvons le ranger du parc qui nous propose de le suivre vers des coins où des ours pourraient se situer.
En traversant un pont, Sylvie remarque la présence d'un gros ours noir. Je m'empresse bien sur de stopper le véhicule et muni de l'appareil photo, de descendre discrètement pour photographier l'animal. C'est déjà trop tard, l'ours noir a senti notre présence et le voici qui s'enfuit pour grimper sur un arbre... On entend un gros grognement.... On fait mine de partir pour revenir ensuite et restons dans le véhicule. On aperçoit cette maman ours avec son bébé ours au pied d'un arbre.
Contents de cette surprise, nous quittons le parc pour établir notre bivouac à Miramichi.
Toujours de superbes photos... Je suis très étonné de voir ces sarracénias dans des tourbières au Canada. Lorsque nous en avons mis dans notre jardin, on nous avait dit "faîtes attention l'hiver car cela craint le gel". Si elles tiennent le coup au Canada, je pense que je n'ai plus à m'inquiéter.
Bonne continuation.
On a adoré l'Acadie 🥰