St John's, capitale de Terre Neuve - Labrador

Nous voici dans la capitale de Terre Neuve et Labrador : St John’s

St John’s est la ville la plus à l’est du Canada perchée sur des falaises. C'est une ville chargée d’histoire, marquée par les conflits coloniaux, les guerres mondiales et une culture maritime profonde.

Il faut remonter dans les années 1500, St John’s possède un point stratégique pour la pêche à la morue. Convoitée par la couronne anglaise, la ville va connaître de nombreux conflits avec les anglais durant les 17e et 18e siècles, attaquée et occupée plusieurs fois par les français puir reprise finalement par les Britanniques en 1756.

Mais plus récent que çà, durant la seconde guerre mondiale, St. John’s devient un centre naval stratégique de l’Atlantique. Elle abrite des bases militaires alliées et sert de point de départ pour les convois maritimes vers l’Europe.

Nous avons deux chances en arrivant ici. La première d’avoir pu trouver une place face à un lac, à deux pas – enfin – à deux kilomètres de marche du cœur du centre ville. Et la deuxième chance, c'est d’avoir un beau soleil même si un vent glacial est toujours là avec une température ne dépassant pas 5 degrés

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Nous partons à la découverte de la ville en commençant par marcher sur un sentier populaire, parfaitement aménagé pour la marche, le jogging ou la contemplation qui borde le lac ‘Quidi Vidi Lake’. Quelques canards et pigeons ne semblent pas être effrayés de notre passage, faut dire qu’il y a beaucoup de monde qui se promènent déjà à cette heure matinale.

Nous longeons un quartier résidentiel avec de belles et grandes constructions de style victorien où des forsythia commencent à fleurir. Notre circuit débouche sur 'George Street' donnant sur le port où règne une intense  activité.

A proximité de là nous arrivons à un monument commémoratif dédié aux soldats terre-neuviens morts pendant les dernières guerres.

Notre visite se poursuit pour arriver dans le centre historique de la cité avec des maisons aux façades en bois recouvertes de bardeaux ou de clins de bois peint. Nous sommes dans le quartier ‘Jellybean Row’. Les maisons sont toutes différentes par leur style mais surtout par la touche personnelle de la couleur pour chacune d'entre elles. Cela va du turquoise au jaune, au rouge, au vert, au bleu, au mauve etc….

C’est très agréable à voir et cela donne de la gaité à la capitale surtout par beau temps.

Certaines bâtisses possèdent des portes encadrées, des balcons en façade, des escaliers donnant sur la rue. C’est une visite agréable que de se ‘perdre’ dans ces rues.

La couleur ne se limite pas qu’aux façades des maisons, certains murs possèdent des fresques architecturales portant sur des scènes maritimes comme sur le grand incendie de 1892 qui avait frappé la ville où 11000 personnes s’étaient retrouvées sans abri. Un peu plus loin, on y trouve des œuvres comme une représentation de musiciens. Il règne une ambiance paisible dans cette capitale, des chaises permettent de s'assoir en pleine rue et savourer un moment de détente.

Après un déjeuner ‘à la va vite’ car on ne souhaite pas perdre de temps et surtout profiter du soleil, nous décidons de nous rendre à une exposition sur le Titanic.

Lors de notre séjour à Halifax en fin avril dernier, nous étions déjà allés voir le musée naval qui relate l’histoire de cette catastrophe. St. John’s n’est pas directement liée au naufrage du bateau mais elle est géographiquement très proche de l’endroit où le paquebot a sombré en 1912, au sud-est de Terre-Neuve.

Le port de Halifax (Nouvelle-Écosse) a été utilisé pour les opérations de récupération des corps, mais St. John’s a servi de base logistique pour plusieurs missions maritimes dans l’Atlantique Nord avant et après la catastrophe.

L’exposition est très intéressante. Basés sur des photos et documents d’époque, on y découvre  la construction du bateau,  la présentation de l’équipage, la visite des différentes parties du navire, un film d'époque sur le départ du bateau quittant le port, le message de détresse transmis par le navire après la collision, des rapports de rescapés secourus par le Carpathia, premier navire à s'être rendu sur place après le naufrage, de la route maritime empruntée jusqu’au point d’impact avec l’iceberg.

Au fur et à mesure que nous avançons dans la visite, on comprend mieux les réelles causes qui ont conduits à la perte du navire et surtout le nombre de pertes de vie humaines.

Malgré plusieurs messages radios provenant d’autres navires qui avaient signalé les coordonnées d’icebergs se trouvant dans la zone, ces messages n’ont pas été pris au sérieux par le capitaine Edward Smith qui a continué à maintenir la vitesse du navire pour arriver à New York en avance.

Durant la phase ‘abandon du navire’, le bateau ne possédait pas assez de canots de sauvetage, erreur volontaire faite lors de la construction pour ne pas encombrer les quais de promenades des différents ponts.

L’équipage de bord n’avait pas reçu de formation, si bien que plusieurs canots sont partis à moitié vides. L'ordre leur avait été donné de condamner les issues de secours de la troisième classe.

Après cette longue visite pleine d’émotions, nous poursuivons notre découverte de St John’s. Nous quittons le centre pour emprunter un chemin de randonnée qui longe les falaises offrant des vues spectaculaires.

Le sentier nous amène au sommet qui surplombe le port. Nous arrivons à ‘Signal Hill’, un site historique emblématique. Devant nous se dresse le Cabot Tower, une tour construite en 1897.

Cet endroit a marqué un tournant majeur dans l’histoire des communications. En 1901, le premier signal par onde radio parti d’Angleterre avait traversé l’océan Atlantique.

Nous terminons nos 10 kilomètres de marche de la journée en revenant à Kokopelli-2 qui nous attend sagement sur le parking du lac.